Archives de catégorie : Humeur

Tout passe

Tout passe

Tout passe, les années, les souffrances, les problèmes, l’enfance, les souvenirs, les rêves, les douleurs, la vie… J’ignore ce qu’a voulu dire cet artiste africain sur cette peinture murale mais, oui, tout passe, comme chaque Homme sur cette terre. Dieu merci, rien ni personne ne résiste au temps.

Tout passe
Panneau-photo exposé sur la place devant le RER de Vincennes (Val-de-Marne) dans le cadre du Festival L’Afrique en marche. Avril 2022
vagues sur la plage

Laisser venir l’inspiration

Ecouter le grondement du ressac assise sur un rocher et penser à son roman. Laisser les idées affluer comme les vagues, en conserver certaines, laisser les autres repartir au large. Un exercice que j’affectionne.

J’ai été marquée par les confidences de Joël Dicker lors d’une émission de télé récente. Il y a affirmé écrire sans avoir de plan, se laisser porter par son imagination, une idée en entrainant une autre, pour aboutir à plusieurs versions de son récit qu’il sauvegarde soigneusement ne sachant celle qu’il va retenir.

Alors que dans les ateliers d’écriture, on nous parle plan, chapitres, découpage, j’ai jusque-là été incapable de m’y tenir. Aucun de mes quatre romans, si j’inclus celui en cours, ne s’est sagement tenu à l’intrigue initiale. Des personnages s’y sont invités, des rebondissements sont apparus et la fin en a été modifiée, voire tout le roman a été chamboulé. Ce désordre me chagrinait, je dois dire, mais si le talentueux Joël Dicker s’y laisse aller également, je ne peux que me sentir un peu plus rassurée.

Pour reprendre la formule de Marianne Jaeglé, il y a les écrivains architectes qui construisent soigneusement leur œuvre et les écrivains jardiniers qui sèment et attendent de voir ce qui pousse. Je vais continuer de semer.

Personne en situation de handicap

Etre beau

« Le beauté ne s’arrête pas à quelques différences ». C’est ce que nous donnent à voir et lire les deux auteures de cette belle expo intitulée « Etre beau » qui m’a profondément touchée. Pendant trois ans, la photographe Astrid di Crollalanza et l’écrivaine Frédérique Deghelt ont photographié et donné la parole à des personnes en situation de handicap. Résultat : de magnifiques clichés accompagnés de textes émouvants qui interrogent sur la différence, la normalité, la beauté, l’estime de soi, le regard des autres.

L’exposition, qui compte plusieurs dizaines de panneaux, est actuellement (mars 2022) proposée aux passants sur la place devant la station de RER de Vincennes (94).

personne qui lance un coup de gueule

Liberté d’expression

Vous connaissez mon admiration pour JK Rowling, j’en ai parlé et reparlé. Et si je l’ai choisie comme personnage (masqué) de mon roman Merci Gary, un personnage secondaire mais décisif dans l’intrigue, ce n’est évidemment pas par hasard.  Jenna R. King, la généreuse amie de Claire, est Joanne K. Rowling, mes lecteurs et lectrices l’ont compris.

Diktat de la bien pensance

Alors quand elle se fait clouer au pilori pour ses propos jugés transphobes, je me sens attaquée en tant qu’auteure et groupie de l’auteure. Je n’ai pourtant l’intention ni d’analyser, ni de défendre ni même de condamner ses paroles, je veux juste qu’on la laisse tranquille, qu’on la laisse s’exprimer. Ce n’est pas parce qu’elle est un porte-parole extraordinaire pour la jeunesse qu’il faut la museler, lui dicter ses pensées. Eduquer c’est amener les jeunes à penser par eux-mêmes pas les endoctriner. Elle est, et reste, une fabuleuse romancière.

Quant le New-York Times s’en mêle, c’est la catastrophe !

Quand au nom de la bien pensance, les maisons d’édition américaines emploient des Sensitivity readers (lecteur en sensibilité) pour expurger les textes littéraires de tous les éléments qui pourraient être qualifiés de transphobie, homophobie, sexisme, atteinte aux religions, c’est pire que tout !

Liberté d’expression dans la littérature

J’ai partagé ces derniers jours sur les réseaux sociaux le Coup de gueule de Jérôme Vialleton. Je lui ai aussi piqué son illustration. Et je ne peux que, comme lui, rappeler combien la liberté d’expression, dans la littérature plus qu’ailleurs, est primordiale. Il reste à espérer que cette chasse aux sorcières ne trouvera pas d’écho en Europe.

 

Smiley

Le temps de sourire

Smiley a 50 ans !

Je viens d’apprendre qu’il est né en 1972, qu’il a été utilisé pour la première fois le 1er janvier de cette année-là par le journaliste Franklin Loufrani dans le journal France-Soir.  Il s’agissait pour lui de mettre en avant des récits qui remontaient le moral des Français. Cette opération, baptisée «Prenez le temps de sourire », fut un succès immédiat (Quelle bonne idée ! Dans la morosité actuelle, il faudrait en relancer une très vite !).

Je me souviens surtout comme on s’est emparé dans les années 70 de cette tête ronde, jaune et souriante. Année après année, on l’a vue se décliner en différentes couleurs, avec des mimiques drôles et moins drôles, être détournée, parfois maltraitée, virer à l’émoticône. Mais Smiley est resté, sans jamais passer de mode, sans prendre une ride (il a bien de la chance !).

Un copain de toujours

Smiley est pour moi comme un copain d’enfance, un copain un peu plus jeune à la bonne humeur communicative, et toujours présent dans ma vie sous une forme ou une autre. J’en ai eu des tee-shirts à l’effigie du joyeux luron, des trousses, des porte-clés, des carnets et même un ordi. La preuve, je viens de retrouver cette photo dans une chronique de 2018.

J’ai changé d’ordi depuis mais je vais vous avouer quelque chose, sans chercher bien loin dans mes tiroirs, je peux vous montrer un tee-shirt, un sweat, un porte-clé, des chaussettes avec sa mimique dessus. Je l’ai dessiné, peint, brodé… c’est facile, vous me direz, un cercle, deux yeux, une bouche, pas besoin d’être Van Gogh. Quatre traits pour faire naître un sourire. Et sourire en retour. « Use your smile to change the world, but don’t let the world change your smile. » 50 ans que je craque !

Le temps de Smiler

Il est toujours temps de sourire, il est même plus que jamais ce temps-là, et plus seulement qu’avec les yeux. Les masques sont en train de tomber, profitons-en ! Alors, sans attendre je vais porter mon sweat, me rendre aux galeries Lafayette qui organisent un évènement en l’honneur de mon ami de 50 ans et sourire avec lui !

Take the time to smile – Prenons le temps de sourire !

Vous avez certainement vous-aussi vos Smiley préférés. N’hésitez pas à m’envoyer des photos !

feu de cheminée

Petit éloge du feu de bois

Un bon feu dans la cheminée, mon bonheur campagnard !

Quand je me rends chez ma mère entre octobre et mars, allumer le feu dans la cheminée est un rituel. Dans mon appartement, je n’ai pas cette possibilité-là et ça me manque !
Le feu qui crépite dans l’âtre est mon bonbon d’hiver. Avec son goût sucré qui s’installe sur la langue et dans les souvenirs.
Le plaisir commence par les quelques pas jusqu’au bûcher souvent dans un froid ardent. La morsure du gel avant celle du chaud. Tout le contraire du salutaire sauna que je laisse aux nordistes.
Il  convient de bien choisir ses bûches, ni trop épaisses ni trop fines, en évaluant la durée de la flambée.
Les bras chargés des bûches et de petit bois, on regagne la maison en laissant derrière soi une trainée de débris. Le gros pull qu’on a sur le dos sera à secouer lui-aussi. Le bois mort est friable, sa copine, la balayette, n’est jamais bien loin
Puis vint l’installation du bois dans la cheminée, tout un art. Un lit de papier journal et de branchages, deux bûches en V reposant sur les chenets. Chacun y va de son conseil, la soirée commence !
Enfin la tête de l’allumette qu’on frotte contre la boîte. Le papier s’enflamme. Quelques minutes à regarder le feu naître. Attentifs. Comment va t-il se comporter ? Un réajustement des bûches parfois. Quelques coups de soufflet. Le bufadou, on l’appelle en occitan.
On surveille, on jauge, on apprécie, la naissance des braises, la hauteur, la couleur, la vaillance des flammes. Certains feux se la coulent douce, d’autres sont gaillards, certains hésitants. Tout un spectacle ! On en parle, on l’entretient, on l’asticote, le feu est comme un jeune enfant, il ne peut laisser indifférent. Et la soirée file au coin du feu.

Un plaisir sensuel et plus encore

Le feu active tous nos sens. La lueur, les craquements, l’odeur, la chaleur et même le plaisir des papilles quand on y fait rôtir une châtaigne, un chamallow, un quartier d’agrume.
Il invite à discuter, à échanger, à lire… et à bouger. Vous en connaissez, vous, des feux avec télécommande ?
En somme, il nous épargne la télé et ses abêtissants programmes.

En voie de disparition

Du bien, il en fait, à l’âme, au corps, au cœur, c’est indéniable. On pourrait le considérer à recommander, à ajouter à sa liste des attitudes forme, entre les 5 fruits et légumes et les 10 000 pas quotidiens. Mais non !
Selon le ministère de la Transition écologique, un feu de bois de deux heures dans une cheminée à l’ancienne recracherait autant de particules fines qu’un vieux diesel lors d’un aller-retour Lille-Perpignan. Alerte pollution !
Equiper la cheminée d’un insert, d’un feu factice, la remplacer par un poêle à bois… il y a bien sûr des solutions plus écologiques. Sans odeur ni saveur. Des bonbons d’hiver au goût et à la couleur synthétiques.
Mon feu de joie d’hiver va disparaitre. L’allumer me pince désormais le cœur. Je pense au camion diesel, à la cheminée qui, un jour, s’affaissera sous les coups de marteau. Et je me love tout près de lui comme mes aïeuls autrefois dans le cantou, attendant, les prunelles enflammées et les joues cramoisies, parlant peu, que l’heure du coucher vienne les tirer de cette douce léthargie.

 

 

 

 

 

lettre

L’homme de la gare vous attend

lettrePour découvrir en avant-première, L’homme de la gare, un court récit, inscrivez-vous immédiatement à ma newsletter !

Bug, bug, bug

C’aurait pu être le refrain d’une chanson, c’est malheureusement ce qui m’est arrivé dans mes tentatives éditoriales en ligne. Ca n’a pas arrêté de buguer et rebuguer. Ca a bogué et rebogué, devrais-je peut-être écrire.

Ces derniers jours, j’avais l’impression de danser au rythme du refrain. Un pas en avant, bug, un pas en arrière. Un pas en avant, bug, un pas en arrière. Je faisais du surplace. En musique, bug, bug, bug*, dans une danse forcée.

Des extensions nécessaires impossibles à installer, des fenêtres qui valsaient, un éditeur de texte cabotin… j’ai bien failli jeter l’ordi par la fenêtre. Heureusement, mon geek préféré, Jérôme, est toujours là pour me venir en aide. Il a reconnu que je n’avais pas de chance sur ce coup-là, que des bugs, j’en avais plus que mon lot.

Mais sa cape de super héros du Net restait insuffisante contre l’adversité. Il séchait lui aussi et je restais incapable de m’adresser à mes lecteurs privilégiés. Il a fallu mettre sur l’affaire l’éditeur du logiciel lui-même. Après quelques jours d’attente et deux ou trois allers-retours, le bug a été résolu. Je ne vous dis pas quel était le problème, je n’ai rien compris.

L’homme  de la gare  en avant-première

Allez hop, c’est le nouveau refrain. Beaucoup plus joyeux. L’homme de la gare est le titre de la micro-nouvelle écrite à votre attention. Il ne me reste plus qu’à l’adresser à ceux et celles qui la souhaitent avec ma toute première newsletter. Je suis impatiente.

Juste un petit problème

Le truc pas cool, c’est que j’ai perdu dans le trou noir numérique les adresses mail des personnes qui se sont inscrites avant mardi dernier. Si c’est votre cas, SVP, veuillez vous  réinscrire. Je suis désolée !

Je vous attends. A très vite !

* Cette double répétition me rappelle le titre de l’une de mes anciennes nouvelles, Bise, bise, bise. Vous vous en souvenez ? Pour ceux et celle qui veulent la retrouver, c’est par là.

Illustration Pixabay

Ignorance

Il y a un an, à peine remise de l’intervention chirurgicale qui me débarrassait d’une tumeur, je me préparais à endurer six mois de chimiothérapie. Je me préparais façon de dire, on connait si peu d’une épreuve tant qu’on n’y a pas goûté.

Savoir sans savoir

Je ressentais de la part de mes amies étant passées par une épreuve similaire une délicatesse fleurtant avec de la gêne à vouloir m’en informer sans me miner le moral. Je m’en suis contentée, préférant ignorer ce qui m’attendait réellement, me convainquant que chacun avait son ressenti, et que le mien ne pouvait que se révéler moins désagréable.

J’ignorais combien les six premières séances allaient se révéler dures, j’ignorais que tous les quatorze jours j’en passerais trois à absorber du poison et sept à tenter de l’évacuer, que mes doigts, mes orteils, mon nez, ma gorge ne supporteraient plus le moindre contact avec du froid, qu’avaler seulement une gorgée d’eau à température ambiante me crisperait douloureusement la mâchoire, que la nutritionniste allait me tancer (et chercher des solutions !) pour chaque kilo envolé, moi l’éternelle abonnée aux kilos en trop.

J’ignorais que j’allais perdre tous mes cheveux (coupe radicale gratuite), que ma famille souffrirait autant mais se montrerait si forte, que mes copines égrèneraient avec moi le compte à rebours des douze séances, que, telle une amoureuse, j’attendrais fébrilement un homme un dimanche sur deux. L’aussi dévoué qu’efficace Royce, qui me libérait de la fiole de poison, un financier devenu infirmier par vocation.

J’ignorais que j’aurais l’impression de sortir de la mine quand la septième séance et les suivantes furent allégées (plus que sept jours pourris sur quatorze, ça change la vie, croyez-moi), que je rencontrerais des infirmières en oncologie aussi attentionnées (on peut tout leur demander ou presque, ça donne presque envie d’abuser !) et des patients aussi formidables , qui sourient à la vie malgré les crasses qu’elle leur fait.

J’ignorais que je mettrais six mois de plus pour retourner au travail, que je ne pourrais pas reprendre mon poste, qu’il me faudrait en quémander un autre moins contraignant, que la façon de travailler évoluerait autant en quelques mois de Covid que changer d’entreprise ne m’aurait pas fait de plus grand effet. J’ignorais qu’une journée de huit heures au bureau pouvait se révéler aussi exténuante, que mes collègues ne me reconnaitraient pas avec mes cheveux courts poivre et sel, mes nouvelles lunettes et ma silhouette amincie. Le masque sanitaire n’aide pas, il est vrai.

J’ignorais ce qui m’attendait comme j’ignore ce qui m’attend. La vie est pleine de surprises, des pires comme des meilleures, c’est ce qui lui donne du goût.

Aimer la vie

Tous les trois mois désormais, un rituel, analyses de sang, scanner, consultation et le même verdict jusque-là, état de rémission. Je pourrais être en train de me savoir condamnée à court terme mais j’ai repris le travail. J’ignore comment je réagirai si jamais un jour le traitement doit reprendre. J’ai côtoyé des patients sous traitement de chimio depuis des années, en continu ou au fil des récidives, qui acceptent leur situation avec gratitude, heureux de chaque jour gagné. Il faut sacrément aimer la vie pour accepter cette souffrance. Et dire que d’autres la gaspillent.

J’ai aussi appris l’essentiel. La valeur de l’amitié, du temps. À profiter des miens, de chaque jour, de chaque bonheur. À accepter de n’être que de passage. Un pas forcé vers un semblant de nécessaire sagesse. Pourtant, comme chacun, j’oublie souvent cet essentiel-là et me laisse entraîner vers bien des futilités. Dans le mouvement de la vie, tout simplement.

Et l’illustration dans tout ça ?

Mais que vient faire la photo du Lot dans cette chronique ? me direz-vous. Douée comme tu es avec l’informatique, tu as dû te planter d’image.

Cette fois-ci pas de bug, c’est bien celle que j’ai choisie. Je l’ai prise depuis le village de Douelle, en aval de Cahors, il y a quelques jours. Ses contours flous m’évoquent l’ignorance ; le courant de la rivière, la vie et l’ambiance apaisée, la sagesse.

Plus honnêtement, peut-être avais-je surtout envie de partager cette photo avec vous comme mon humeur du jour.

Article précédent sur le sujet

 

On ne peut pas vivre l’instant…

« Je parie que tu es écrivain. Ou apprenti écrivain. Ne t’étonne pas : j’ai appris à reconnaître les gens de ton espèce au premier coup d’œil. Ils regardent les choses comme s’il y avait derrière chacune d’elle un profond secret. Ils voient un sexe de femme et le contemplent comme s’il renfermait le clef de leur mystère. Ils esthétisent. Mais une chatte n’est qu’une chatte. Il n’y a pas à baver votre lyrisme ou votre mystique en y noyant vos yeux. On ne peut pas vivre l’instant et l’écrire en même temps.

— Bien sûr que si. On peut. C’est ça, vivre en écrivain. Faire de tout moment de la vie un moment d’écriture. Tout voir avec les yeux d’un écrivain et…

Voilà ton erreur. Voilà l’erreur de tous les types comme toi. Vous croyez que la littérature corrige la vie. Ou la complète. Ou la remplace. C’est faux. Les écrivains, et j’en ai connu beaucoup, ont toujours été parmi les plus médiocres amants qu’il m’ait été donné de rencontrer. Tu sais pourquoi ? Quand ils font l’amour, ils pensent déjà à la scène que cette expérience deviendra. Chacune de leurs caresses est gâchée par ce que leur imagination en fait ou en fera, chacun de leurs coups de reins, affaibli par une phrase. Lorsque je leur parle pendant l’amour, j’entends presque leurs « murmura-t-elle ». Ils vivent dans des chapitres. Un tiret de dialogue précède leurs paroles (…), en fin de compte, les écrivains comme toi sont pris dans leurs fictions. Vous êtes des narrateurs permanents. C’est la vie qui compte. L’œuvre ne vient qu’après. Les deux ne se confondent pas. Jamais. »

Ce texte est extrait du dernier roman de Mohamed Mbougar Sarr (lecture recommandée par mon amie Nicole), La plus secrète mémoire des hommes, qui vient d’obtenir le Prix Goncourt et dont j’aurai très certainement envie de reparler.

C’est la magie des textes réussis de mettre des mots sur des situations, des émotions qu’on a connues, de les faire remonter dans sa mémoire, de leur donner de la matière. En lisant cet extrait, je me suis revue à l’hôpital (loin d’une scène d’amour !) il y a quelques mois en train d’imaginer la façon de décrire ce que je vivais, d’en construire des phrases. Je percevais qu’il s’agissait pour moi d’écrire ces instants douloureux pour ne pas les vivre vraiment. De me placer en observateur pour ne pas en être le sujet. Ah ça, j’en ai mis dans mon récit mental des tirets, des « pensa-t-elle », des « dit-il », des silences et des bruits de crocs dans le couloir !

Le petit polémiste

Il y a deux semaines, j’avais annoncé la lecture d’une pépite. Je vous la dévoile.

Le petit polémiste de Ilan Duran Cohen (Actes Sud) est la satire d’une société dominée par la bien pensance, la régulation des relations sociales, les interdits et injonctions à tout va au nom de la santé morale et psychique, de l’avenir de la planète et de l’équité multilatérale. Cette dystopie fait autant grincer des dents qu’elle étire les zygomatiques. Je l’ai adorée et aussitôt recommandé sa lecture à des proches. Et à vous maintenant.

J’ai découvert cette petite merveille grâce à un post de Pascal Perrat, sur Linkedin je crois. Pascal et son épouse Sylvianne, tous deux coachs en écriture, ont eu la gentillesse de m’accueillir dans leur merveilleuse maison girondine il y a quelques années déjà, quand j’écrivais Point à la ligne. Leurs conseils et encouragements furent décisifs.
Dans son blog Entre2lettres, Pascal propose très régulièrement des exercices d’écriture créative qui sont de petites perles pour délier les doigts et les neurones. Avis aux amateurs !