Archives mensuelles : novembre 2016

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Des manuscrits, des notes, des graphiques… autant de témoignages du travail d’auteurs
célèbres comme Ponge, Paulhan, Duras, Duby, Derrida, Artaud, Celan ou Levinas, Genet mais aussi Resnais,  Jean Hélion ou Gisèle Freund, à découvrir

du 30 novembre 2016 au 02 avril 2017 | 14:00 – 18:00
à l’IMEC (Institut mémoires de l’édition contemporaine)

Abbaye d’Ardenne, 14280 Saint-Germain-la-Blanche-Herbe

Matière à penser, à rêver, les archives sont autant de fragments d’histoire, de savoir ou d’émotion. Entre un document de la taille d’une vignette et une surface écrite grande comme une chambre, entre le scénario complet d’un film jamais tourné et le graphique d’un pas de danse, entre une écriture régulière et un buissonnement de ratures, l’exposition L’Ineffacé offre une traversée de la création et de la pensée du XXe siècle, révélée au détour d’une esquisse, d’une empreinte incertaine, d’une ligne qui insiste.

Commissaire
Jean-Christophe Bailly

Né en 1949 à Paris où il réside, écrivain, poète, philosophe, Jean-Christophe Bailly est également éditeur et dramaturge.

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Je suis Elisabeth Le Teissier, je vous assure, dans le roman « Le bonheur au travail, journal d’un jeune stagiaire » co-écrit par Corinne d’Argis et Anne Chanard.

Mais si, c’est possible, ce roman étant interactif avec des personnages portés par des amis des « autrices », dont je fais partie… Et c’est bien moi qui ai le plaisir d’incarner sur Facebook Elisabeth Le Teissier, la redoutable assistante de direction du groupe PACE qui fabrique des bougies.

Romain Pace, Denis Kassos, Jennifer Fildefer, Judith Katz, Max Maréchal, Odette Leteinturier, Claude Kubikus, Laurent-Thomas de Bouillery, Jean-Hubert Trovit, dit Jub,…sont les autres personnages.

Le livre, édité par les éditions Les passagères, sortira le 2 mars et nous avons tous hâte de le découvrir.Mais dès maintenant participez avec nous à l’aventure en demandant ces personnages comme amis, likez, intervenez dans les conversations et commencez à imaginer ce qui va leur arriver.

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Et parce que c’est une plaisanterie sérieuse, voici le courrier transmis à Facebook sur le sujet :

Dear Facebook,
We are two authors about to publish a book « Le bonheur au travail – journal d’un jeune stagiaire » that could translate into « Happiness at work – Diary of a young intern » (March 2017, ed. Les Passagères).
We thought we should let you know that we’re using Facebook to give life to our characters – the whole organigram of the company in the book, Groupe Pace. Not only that, but we have mobilized a team of 15 people and growing, for that purpose. Needless to say that we’re little by little losing control over our own creations, which is fine, great, exhilarating !!!.
So please meet :
– Jub Lestagiaire, the intern
– Laurent-Thomas de Bouillery, his mentor, and director of innovation
– Lou Poëtic, in charge of IT
– Max Maréchal, head of HR and facilities
– Odette Leteinturier, in charge of recruitment
– Claude Kubikus, director of Sales and marketing
– … and many more.
The company itself is a very traditional candle maker, trying to go digital. See our point ? Yeah, it’s gonna be tough.
Thank you for hosting the whole bunch, and PLEASE, make sure your robots do NOT DELETE our characters by mistake. That would be a terrible loss for us all, for the book and for the readers : yes, there will be links to the characters in the digital version as well as (printed) in the paper version of the novel.
Thanks !
Anne Chanard and Corinne d’Argis
PS : By the way, if you host our future character meeting in your brand new premises in Paris, you can see by yourselves that we are real people and we would be forever grateful 🙂)

xperia-zu-telephone_optElle monta à Port-Royal, avec quatre autres voyageurs, un léger sourire sur ses lèvres maquillées d’un rouge franc. Je remarquai immédiatement cette belle quinquagénaire chic, son manteau bien coupé, ses cheveux blonds remontés en un chignon flou sur un visage ovale un peu ridé. Elle s’adossa à la barre centrale, tronc d’acier s’évasant vers le plafond en trois branches verticales, et sortit immédiatement un smartphone de son sac à main :

« Allô chéri, tu me manques déjà… [soupir] c’était bien cette nuit…merci… mmm… ». Elle conversait à voix haute, la tête penchée, l’oreille posée sur son téléphone, et son timbre cristallin résonnait dans cet espace clos sans que le chuintement des roues sur les rails ne parvienne à l’étouffer.

« Elle t’a plu ma nouvelle lingerie. Je l’ai achetée exprès pour toi… Oui… »

Je regardai l’homme en trench beige et pantalon à revers qui se tenait près d’elle, lisant son journal. A peine perçus-je un mouvement de sourcil susceptible de montrer son étonnement ou sa désapprobation. J’observai les autres voyageurs autour de nous. Aucun ne semblait faire attention à cette conversation intime.

« J’ai adoré ta façon de… oui, c’est ça [nouveau soupir]. J’ai hâte de recommencer. Quand est-ce qu’on se voit ? Ce soir, je ne peux pas, mon mari rentre. Demain, oh oui ! Chez toi ou à l’hôtel ? Je ne vais pas tenir jusque là… comment veux-tu que je travaille en pensant à notre nuit ? [petit rire] »

« Luxembourg ». Les portes s’ouvrirent. L’homme au journal lui jeta un regard de biais en quittant la rame, deux jeunes filles montèrent. Elle continuait sa conversation, imperturbable. Seuls ses pieds fins chaussés d’escarpins neufs remuaient pour amortir les mouvements du train.

« Tu me manques, tu me manques… Mon mari sera crevé par le décalage horaire ce soir, pas de problème. Et demain il repart. Oh qu’il me tarde ! Une nouvelle nuit dans tes bras à faire des coquineries… mmm…  » Les deux jeunes filles échangèrent un regard de connivence et gloussèrent de conserve en s’avançant dans l’allée vers des sièges libres. Une dame aux cheveux gris pencha le buste et étira le cou hors des banquettes, comme un pigeon en mouvement, pour tenter d’identifier l’indiscrète.

« C’est vrai que tu as de l’imagination ! … Oh, non ! … » poursuivait la  quinquagénaire en plissant les lèvres et le nez comme une adolescente espiègle.

Alors que le train redémarrait, un jeune enfant hurla à l’autre bout du compartiment, déchirant les tympans des voyageurs : « Nan, veux pas ! » La blonde redressa la tête et, la tournant vers l’origine du cri, se confronta à des regards animés de curiosité. Qui la fixaient. Elle. 

Elle baissa les yeux, sa mâchoire se crispa et son visage entier se ternit comme si la moitié des néons de la rame venait d’expirer.

« Hum… Hum… oui, je t’écoute. » Sa voix aussi flanchait.

Elle se décolla brusquement de la barre, se raidit dans une dignité aristocratique, fit deux petits pas en oscillant sur ses hauts talons, colla sa main sur la porte pour se stabiliser et fixa le mur du tunnel qui défilait derrière les vitres reflétant les lueurs des plafonniers.

« Je dois raccrocher ; tu comprends, là, je suis dans le RER ; je peux pas te parler. »

Petite histoire proposée, ce mois-ci, au concours de nouvelles du RER B.

Belle initiative que ce Distributeur d’Histoires Courtes, imaginé et créé par Short Edition, éditeur spécialisé dans les formats courts (poèmes, nouvelles, BD…) pour promouvoir la lecture – et l’écriture – et pour faire connaître ses auteurs.

Ce distributeur n’a pas d’écran et il offre, en mode aléatoire, sous forme de tickets (des papyrus selon Short Edition), des poèmes et des nouvelles en 1, 3 ou minutes.

Ces histoires courtes sont écrites par des auteurs de la communauté de Short Edition. L’éditeur a précisé recevoir une centaine de textes chaque jour et en sélectionner trente.

70 distributeurs ont d’ores et déjà été installés, notamment dans des gares. Grenoble en a été le pilote et l’un d’eux a même été installé à San Francisco à la demande de Francis Ford Coppola, dans son restaurant (http://www.france24.com/fr/20160516-short-edition-francis-ford-coppola-grenoble-litterature-lecture-machine-nouvelles).

 

J’espère en trouver un très bientôt sur mon chemin, et peut-être soumettrai-je prochainement  des textes. Et vous ?

En savoir plus sur Short edition (avec la carte d’implantation des distributeurs) :