Archives mensuelles : juillet 2019

caissonLa semaine dernière mon caisson de bureau s’est bloqué. Impossible de l’ouvrir. J’ai secoué les tiroirs. En vain. Je l’ai basculé, sans plus de résultat. Il a fallu l’intervention d’un technicien armé d’un tournevis pour venir à bout de la serrure qui s’était verrouillée elle-même.

Si je cite ici cette anecdote bien ordinaire, c’est qu’elle me fait penser à la vie. À la vie en général.

Parce que ce matin, lasse de ne plus trouver mes affaires dans le fourbi du tiroir, j’ai attaqué ma journée de travail en le rangeant. J’ai d’abord rechigné, pesté. Il m’a fallu du courage en quelque sorte pour me décider à prélever sur mon agenda chargé les minutes nécessaires. Franchement j’avais plus intéressant à faire que de m’atteler à cette tâche ingrate.

Et puis, tiroir après tiroir, j’ai remis les trombones dans leur case, les cartes de visite dans leur boîte… J’ai retrouvé des post-il en veux-tu en voilà, trois surligneurs jaunes là où il m’en manquait un la veille, la clé USB que je pensais égarée… Et ma journée a finalement très bien commencé.

La vie est ainsi, il me semble. Quand elle nous secoue, quand la serrure se ferme injustement, il faut du courage pour réagir, pour aller chercher au fond de soi les ressources nécessaires. Elle peut alors nous surprendre et nous offrir le meilleur.

Vous le savez, c’est mon credo et le fondement des histoires que j’aime à raconter. La vie est un caisson de bureau pourrait être le titre d’un prochain roman. Qu’il me reste à écrire !

livre-vitrineLe 15 juillet, Bruno Ochin, le fondateur et directeur des éditions Abordables (Léa) nous a prévenus par mail, nous les auteurs-maison, que la procédure de liquidation était lancée. Une issue malheureusement tellement prévisible… Quand on fonce dans le mur,  les yeux rivés sur son nombril, on finit par s’écraser dessus.

J’ai signé le contrat d’édition pour Point à la ligne en novembre 2016, cela fera trois ans. Quelques semaines d’exaltation, des mois de déception et le sentiment que cette aventure aussi périlleuse que vaine a commencé il y a un siècle.

Une page se tourne, comme on dit avec à-propos. Il reste à écrire les chapitres suivants.

Notre-Dame-BernadetteBroussalCette oeuvre de Bernadette Broussal, réalisée avant 2000, nous montre la cathédrale Notre-Dame avec un toit noirci. Prémonitoire disent certains.

Ce tableau fait partie de la collection Paysages urbains et industriels que Bernadette a aimablement accepté d’exposer dans l’association où je travaille.

Des toiles travaillées et retravaillées sur lesquelles l’oeil cherche les contours, devine une silhouette, une forme.

 

 

Une belle façon de nous emmener jusqu’à la fermeture estivale début août.

Le site de l’artiste, ici

 

passer-l-aspirateurBizarre de parler tâches ménagères en cette période de congés. Pourtant une phrase attrapée dans le recoin d’un magazine m’a interpellée. La tâche ménagère préférée des Français serait de passer l’aspirateur. Une de celles qui me rebutent le plus à vrai dire.

Moi, ce que j’aime, c’est préparer des légumes, les peler, les couper, ainsi que plier le linge. Franchement, oui, j’aime bien. Gestes répétitifs, quasi-immobilité, contact avec de la matière, tissu ou chair végétale. Un résultat tangible au bout, pile de linge bien ordonnée ou plat prêt à enfourner. Mon esprit se libère pendant ces travaux-là. Je pense à bien des choses, concentrée sur ma tâche. À mon roman en cours, souvent.

Au fait, tâche prend un accent circonflexe dans ce sens-là. Ma vieille institutrice de CM1 le répétait : il y a la tache colorée, légère, et la tâche qui pèse, écrasée sous son accent. Je ne l’ai jamais oublié.