Archives mensuelles : septembre 2016

Visite au cimetière marin de Saint-Paul à la Réunion, connu pour sa situation remarquable en bord d’océan et les tombes de quelques personnages célèbres : des pirates, des artistes, des esclaves affranchis…  Dans ses allées bordées de cocoCimetière_Marintiers, il faisait bon se promener et lire les plaques. Des épitaphes, des vers, des prénoms, des noms… Et parmi eux, Elixene et Ariste, des prénoms oubliés qui portent en eux une puissance littéraire attrayante. 

Il ne reste plus qu’à inventer à ce couple une vie pleine de rebondissements.

Les 7 commandements de l’écrivain selon Roald Dahl

par LEXPRESS.fr, publié le 13/09/2016 et repris par Enviedecrire.com

Roald Dahl aurait eu roald-dahl 100 ans ce 13 septembre. Dans Coups de chance et autres nouvelles, paru en France en 2009, l’auteur prodigue quelques règles à celui qui rêve d’embrasser la carrière littéraire.

1. Avoir une imagination débordante

2. Savoir bien écrire

J’entends par là être capable de faire vivre une scène dans l’esprit du lecteur ; tout le monde n’a pas cette faculté. C’est un don, on l’a, ou on ne l’a pas.

3. Avoir de l’endurance

Autrement dit, il faut pouvoir s’attacher à ce que l’on fait, sans jamais abandonner, pendant des heures et des heures, des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois.

4. Être perfectionniste

Cela signifie qu’on ne doit jamais se satisfaire de ce qu’on écrit tant qu’on ne l’a pas récrit inlassablement, jusqu’à obtenir le meilleur résultat possible.

5. Avoir une grande discipline personnelle

On travaille seul. On n’est au service de personne. Personne autour de vous ne va vous renvoyer si vous ne vous mettez pas au travail ou vous donner un avertissement si vous négligez votre tâche.

6. Avoir un grand sens de l’humour qui vous sera très utile

Ce n’est pas essentiel lorsqu’on écrit pour les adultes, mais quand on s’adresse aux enfants, c’est essentiel.

7. Faire preuve d’une certaine humilité

L’auteur qui pense que tout ce qu’il écrit est merveilleux court au devant de graves ennuis.

 

 

 

Vu dans Les Echos Week-end d’aujourd’hui (17 sept).

img_0648

Entre découragement et hésitations, il est vrai que parfois la tentation me prend.

mkqhpmtme3c« Il est  fou ! » s’exclamaient mes amis à qui je confiais mes déboires avec « mon » éditeur.

Comme la plupart des écrivains en herbe j’étais pourtant alertée contre les éditeurs véreux, ceux qui rechignent à verser les droits, ceux qui ne respectent pas les créations…

Mais le primo-auteur, inconnu par ailleurs, doit prendre des risques, n’ayant guère d’autres choix que de s’adresser à de petits éditeurs. Il prie juste qu’il ne soit pas trop mauvais, espérant vendre quelques dizaines de livres (des centaines ?) si l’un d’eux s’intéresse à son oeuvre. J’étais donc préparée.

Quand un éditeur, m’a laissé un message favorable pour « Les écrits, c’est pas comme les paroles », un recueil de nouvelles, j’étais aux anges. J’allais bientôt tenir entre les mains le fruit de mon labeur !

J’ignorais que l’homme n’était qu’un hologramme, quelqu’un qui disparaît des mois « pour se reposer » (c’est ce qu’il a fait après son premier message), qui sait à peine écrire un mail, considère les SMS et les sites web comme des outils d’un monde futur  et qui n’a guère édité que lui-même. « Il faudra réécrire ces textes sous forme de contes » m’a t-il asséné au retour de son hibernation. Puis « J’ai besoin de vous pour superviser la mise en page d’un ouvrage que j’écris » ou encore « Il faudra me changer ce titre, on n’invente pas de mots en littérature ! ». Quand je bronchais, il le prenait de haut. Médusée devant ses demandes incohérentes, je m’accrochais toutefois, pensant que je ne n’avais rien à perdre, juste à gagner que mon livre soit édité.

Eh bien si, j’avais à perdre : du temps (deux ans d’errance tout de même), de la confiance en moi et surtout dans le milieu de l’édition. J’ai fini par prendre les jambes à mon cou. C’était il y a deux ans et « Les écrits » en est resté là.

Je refuse d’écrire le nom de cette créature, tout aussi orgueilleuse et mythomane qu’incompétente, pour ne pas améliorer son référencement sur la toile, mais si vous voyez apparaître un fantôme dont le nom commence par Z tout comme celui de sa boîte d’édition, passez votre chemin !

page-livre-écrire-et-senrichir

Depuis que j’ai terminé l’écriture de « Les écrits, c’est pas comme les paroles », je tergiverse : recueil de nouvelles ou roman en plusieurs volets ? Une nouvelle, ce n’est pas seulement une histoire courte, il faut aussi que l’intrigue soit condensée et le dénouement rapide, surprenant. Un roman, c’est une histoire cohérente, un ensemble bien nourri formant un tout. Quelle importance cette précision ? me direz-vous, si  l’histoire est intéressante.

Il y a au moins deux raisons de choisir son camp. Pour le lecteur d’abord, qui doit savoir à quoi s’attendre. Pour rechercher un éditeur ensuite. Ceux qui éditent des romans ne sont pas ceux qui éditent des nouvelles, et inversement évidemment. Le premier éditeur qui s’est intéressé à ma prose a crié à l’infamie : « Il ne s’agit nullement de nouvelles, pauvre inculte ! » S’en est suivi un cours caricatural sur les différents formats. Son attitude hostile m’a traumatisée. Je n’aurais pas dû l’être : il est aussi fou qu’incapable en tout.

Certains, éditeurs ou auteurs, s’embarrassent moins et biaisent : « Polyptyque romanesque », « recueil de courtes histoires », « novelas ». Cette voie m’a tentée, je dois l’avouer, mais j’étais également constamment déstabilisée par la lecture de livres identifiés comme recueils de nouvelles qui ressemblaient au mien dans leur structure. Des histoires plus ou moins enchâssées, plus courtes que des romans courts et plus longues que des nouvelles longues, plus détaillées que des nouvelles mais trop rapides pour un roman. Alors j’ai hésité encore et encore – probable réminiscence des propos ulcérés du vieux fou, et c’est finalement le magnifique « Guide  du loser amoureux » de Junot Diaz qui m’a convaincue d’adopter, une fois pour toute, le terme « Nouvelles ».

« Nouvelles peu académiques » pourrais-je préciser à l’attention du lecteur ? Au secours, je reviens inexorablement à mon point de départ telle l’aiguille d’une pendule !

Vite, j’écris « Nouvelles » sur la première page et je ferme le fichier.