Je me suis lancée, enfin !
J’ai participé à un atelier de kintsugi, depuis un moment cela
me titillait, je vous en avais parlé. J’ai lu pas mal de romans (dont La patience des traces) et d’articles sur cet art japonais ancestral de la réparation de céramiques, qui consiste à souligner les défauts, à les sublimer, au lieu de les cacher. Un art qui demande du temps, de la patience où il est question de wabi-sabi et dont je voulais mieux appréhender la philosophie.
A l’hôpital des céramiques
Deux heures au chevet de mon pot cassé, à le recoudre, le panser, le perfuser avec de l’urushi, cette sève naturelle au coeur de la technique. L’observer et apprendre à connaitre son grain, sa blessure pour la magnifier sous la poudre d’or.
En soignant ma céramique, je pensai à mes propres cicatrices, à ces dessins que, devant le miroir de ma chambre, j’avais parfois tracés par-dessus, au stylo bille, avant de m’habiller. Une longue tige sur la balafre abdominale se ramifiant en autant de roses que de marques laissées par le passage de drains. Et un papillon sous l’omoplate droite, sur la couture qui enferme encore la chambre d’injection. Mes cicatrices ont blanchi, à n’être désormais qu’à peine visibles. Plus jeune, plus marquée, j’aurais, je pense, envisagé de prêter mon corps à un kintsugi de tatouages. Les analogies que je découvrais dans ces deux techniques me troublaient, mais la suite ne fit que m’ébranler encore un peu plus.
Quand l’incident surgit
Je quittai l’atelier ma céramique ornée d’or insuffisamment sèche, calée dans un sac à fond plat. Bousculade sur le quai du métro, sac serré contre moi dans une rame bondée. Je sentais vaciller la santé du pot. Quand je le déballai enfin sur la table de ma cuisine, je ne pus que constater ses nouveaux stigmates. Des filets d’urushi dorés dégorgeant de rouge, comme autant de sutures exhalant un pus sanguinolant. Il n’y avait rien d’autre à espérer que d’attendre la fin complète du séchage et imaginer comment composer un nouveau dessin en intégrant ses nouvelles imperfections. Dans un tatouage, dans un kintsugi, comme dans l’existence, aucun retour possible en arrière.
Que la patine triomphe
Quelques années plus tôt, j’aurais pesté contre cet accident, englobant dans mon courroux l’animatrice de l’atelier, les usagers du métro, la RATP et ma petite personne qui n’avait su gérer ce transport. Et certainement, bougonne, aurais-je remisé dans un coin sombre le pot mal foutu.
Je déposai ma céramique blessée sur une étagère de mon salon, bien en vue. Posai à ses côtés un chevalet de papier. Ne pas toucher, en séchage long, le temps de la résilience. Plusieurs fois je passais devant, je la regardais, me demandant si j’allais la retoucher ou bien laisser à nu les marques de son histoire. Mais l’évidence ne tarda pas à s’imposer, c’est ainsi que je l’aimais avec son rouge bavant sous son or, avec la patine et les cicatrices de son parcours de vie, avec sa beauté dans l’imperfection que les japonais nomment le Wabi-Sabi.
Il n’était plus question de retouche.



Elle tourne et retourne dans son lit. A chaque mouvement le bruissement de la couette neuve, comme celui d’une longue jupe en taffetas qui ondule sous les pas.
Depuis longtemps, probablement depuis la Covid et tout ce qui en a découlé pour moi, je n’avais pas écrit, attablée dans un bistrot. Mais tout dernièrement, en attendant une amie, j’ai commandé un café, sorti mon ordinateur et j’ai commencé à écrire. Et immédiatement retrouvé ce plaisir de laisser vaquer son esprit dans le bruit des verres choqués, du percolateur, de la rue, et de bribes de conversation. Jusqu’à ce que deux copines viennent s’installer à la table voisine et se confient l’une à l’autre. Pour l’une il s’appelle Medhi, pour l’autre Nico… et je n’ai pas plus écrire plus longtemps. 🤭 😇
celui avec la fiche de lecture collée dessus !). Dès le mois de mai, je devrais pouvoir dévorer le tome 3, mais il me faudra attendre une année supplémentaire pour le tome 4 et une de plus pour le 5. Et pendant tout ce temps, je fais quoi, moi ?, à me demander si Skar va sauver l’île ou non ?
Tu trouves pas qu’il a un goût étrange ce saucisson ? – Non, c’est du saucisson halal.
L’homme entra d’un pas décidé dans la pharmacie et se campa devant le comptoir sur lequel une jeune femme triait des feuillets étalés. Bonjour !