Max et Johnny reviennent !

Max et Johnny, vous vous en souvenez ? C’est le titre d’une nouvelle que je vous ai proposée en mai dernier, l’histoire d’un homme un peu paumé et de sa rencontre avec un jeune chien qu’il prénomme Johnny pour son comportement agité, rockeur, et le charbon qui souligne ses yeux tels ceux du Pirate des Caraïbes.

Max et Johnny (lien)

Il fallait une suite, je vous l’ai concoctée en deux parties.

Vous découvrirez la première dans deux semaines, et la troisième et dernière un peu plus tard. Abonnez-vous à ma newsletter (si ce n’est pas déjà fait) pour les recevoir directement dans votre boite mail le jour J : je m’abonne.

Soyez rassuré.e, tout va bien pour eux. Très bien même !

ciel

Ciel, des nuages !

J’aime contempler le ciel. Son bleu, plus ou moins foncé, plus ou moins gris. Rayonnant, menaçant.

Ses nuages bien dodus ou tout effilochés. Denses ou clairsemés. Ceux qui nous observent, posés, et ceux qui font la course comme des chiots joueurs.

J’aime deviner des formes. Des cumulus aux joues gonflées, aux yeux rieurs, des continents imaginaires, des îles accueillantes.

Des yeux, je peins le ciel, comme Magritte ou Ian Fisher, sur une toile imaginaire. Ou comme Klein dans un uni impeccable.

J’ai adoré lire, il y a quelques années déjà, La théorie des nuages de Stéphane Audeguy, l’histoire d’un couturier japonais qui voue un véritable culte aux nuages et y initie la jeune femme qu’il a embauchée pour l’aider à classer sa collection d’ouvrages sur le sujet.

J’aimerais, comme le héros, bénéficier d’une verrière haut perchée et contempler sans fin le ciel qui offre ses émotions. Sans pudeur ni fard.

Et vous, observez-vous souvent le ciel ?

cloche

Ca cloche

N’ayant pas lu Souvenirs dormants, je l’avoue, j’ignore tout du contexte dans lequel Patrick Modiano a inclus ce propos. Qui n’a pas quelque chose qui cloche chez lui ? Nous sommes tous des névrosés, a minima, c’est bien connu. Alors forcément il y a des trucs de travers en chacun de nous, plus ou moins moches, plus ou moins prégnants. Des trucs avec lesquels il faut vivre et que l’on exprime comme on peut, parce que les refouler c’est pire que tout. Et la création, peu importe la forme qu’elle prend, est un bien bel exutoire qui, justement, donne à la vie une saveur dont on peut facilement se contenter.

Et vous, vous en pensez quoi ?

Citation proposée par le site ABC-citations

Photo : image-gratuite.com

câble alimentation ordinateur

Grillée !

Ce serpent noir n’est autre que le câble d’alimentation de mon ordinateur. Resté sur la
prise ! Pour la toute première fois, je suis partie en vacances sans ordi. Sans chargeur, c’est tout comme.câble alimentation ordinateur
Acte manqué ?

Je vous ai annoncé une pause, souhaitant me déconnecter des réseaux sociaux. Elle n’en fut que plus totale.
De l’écriture aussi cet oubli m’a privée. Quelques notes sur un carnet, à l’ancienne, mais point de texte. Sans mon clavier, je suis un peu perdue.
Sur le moment, je dois avouer m’être sentie dépossédée. Mais pas flouée comme je l’aurais pensé, et c’est une surprise.

Mais ce n’est pas tout : à mon retour, j’ai retrouvé mon PC professionnel verrouillé ! Mot de passe erroné. J’étais pourtant certaine de mon coup. Il m’a fallu accepter l’évidence après maintes tentatives, mon ordi ne voulait plus de moi. Ou c’est moi qui ne voulais plus de lui. Sans l’aide de mes collègues du support technique, je serais toujours et encore en vacances forcées. Une première là encore que cet oubli.

Actes manqués vous me direz ? Peut-être bien. Cerveau grillé, c’est sûr ! 😂

Rassurez-vous ! J’ai repris du poil de la bête et suis ravie de retrouver mon clavier après cette pause forcée.

Et pour vous les vacances et la reprise, c’est du style mer d’huile ou court-circuit ?

1 an

Il y a un an – 2

Il y a un an, jour pour jour, heure pour heure, se terminait mon traitement de chimio, après huit mois de galère, intervention chirurgicale comprise. Je disais au revoir à Royce, mon adorable infirmier, espérant ne pas le revoir de sitôt 😁. L’avant-veille j’avais offert aux infirmières du service d’oncologie quantité de friandises pour les remercier de leurs bons soins et attentions, ravie de leur dire au revoir à elles aussi, mais c’est un adieu sur lequel je comptais là encore. L’oncologue m’avait donné rendez-vous après l’été pour un contrôle. Permission de trois mois accordée à mon corps jusque-là prisonnier des traitements. J’étais en rémission, mes cheveux commençaient à peine à repousser, mon organisme était encore saturé de poison et je ne pensais qu’à une chose avec obstination : partir en vacances, pour goûter à cette semi-liberté.

1 anJe les ai croquées à pleine dents, comme une affamée, ces vacances tant attendues, malgré la fatigue latente.

En ce jour anniversaire, j’ai la chance de me trouver précisément une nouvelle fois sur la route des vacances, d’anticiper un séjour prodigue de bien-être, de nature, de randonnées, et de laisser à la maison le spectre de ce fichu crabe.  Et ça, c’est un vrai bonheur que je tenais à partager avec vous avant déconnexion !

Bel été à toutes et tous !

******************************************

Article lié : L’autre anniversaire, celui du diagnostic de mon cancer : « il y a un an« .

A noter : ma dernière newsletter d’auteure a été adressée le 15 juillet. Si vous êtes abonnée.e et ne l’avez pas reçue, c’est louche 🧐! Allez faire un tour dans vos spams. Si vous n’êtes pas abonné.e, c’est dommage😉. Il est encore temps d’y remédier en cliquant ici.

Image anniversaire par Usman Zahoor et valise par Adina Voicu (Pixabay)

vieux fusils

Les vieux fusils

Donne pétoires

Nous cherchons à nous débarrasser de 3 fusils de chasse, de modèles inconnus, d’années tout aussi inconnues. On sait juste qu’ils étaient en service dans les années 30 au moins et qu’ils n’ont pas tiré depuis 50 ans.

Remise en main propre.

vieux fusilsYeux froncés, Françoise regarde sa mère.

— Non, Maman c’est pas possible. Tu n’envisages pas une seconde de publier une annonce, j’espère !

— Tu me dis qu’on doit s’en débarrasser et je ne connais plus personne qui chasse.

— Les armes, ça ne se donne plus dans un coin de garage comme tu offres des bocaux de pâté et de confiture à celui qui passe te voir. Il faut désormais déclarer les transactions à la gendarmerie et passer par un armurier, je crois. Tu ignores qui pourrait les récupérer ces armes et faire avec des trucs pas réglo réglo. On pourrait se retrouver avec la police sur le dos, t’imagines ? Il faut s’en défaire, mais différemment. Si jamais un voleur entrait chez toi, te les volait et te braquait avec, c’est toi qui serais jugée responsable.

— Crois-tu que j’aurais peur ? Enfin ! Je sais pertinemment qu’elles ne sont pas chargées.

— Mais si le voleur braquait une autre personne que toi, qui succombait d’un arrêt cardiaque de trouille, tu serais en tort.

— Avant qu’il les trouve les fusils, là où ils sont planqués…

— Mam, arrête de finasser, il faut qu’on s’en débarrasse, ça fait trente ans que ça aurait dû être fait ! T’as un permis de détention d’arme ? Non. Et moi non plus.

— Je tirais bien autrefois.

— Maman, c’est pas la question. Depuis que ton père est décédé, que plus personne ne chasse dans la famille, on n’a pas à avoir ces armes à la maison. C’est tout.

— On a qu’à les enterrer.

— Tu rigoles ?

— C’est le plus simple. Sous l’étendoir à linge. Personne n’aura l’idée d’aller planter quoi que ce soit à cet endroit. Il faut pas un grand trou, y’a qu’à mesurer le plus long fusil. Un peu profond quand même pour pas qu’ils ressortent un jour.

— Maman, tu me vois aller creuser à la tombée de la nuit ?

— Je t’aiderai. Avant on ira prendre un sac de gravier dans la réserve des services municipaux, dans la combe il n’y a jamais personne, pour refaire le parterre après avoir rebouché le trou.

— Tu veux que j’aille voler des graviers ? Je rêve. Et pour creuser, tu as quatre-vingt dix ans et moi près de soixante, tu crois une seconde qu’on peut y arriver à planter une pelle dans une terre tassée depuis des décennies et couverte de graviers ?

— Avec un peu de bonne volonté…

— Même avec beaucoup de bonne volonté, j’en doute !

—  Alors y’a qu’à les jeter dans la rivière.

— Mais on va nous voir ! Et si quelqu’un appelle la police on aura l’air fin.

— On peut y aller la nuit. On s’habillera en noir. Tu demanderas à Hadrien de nous prêter des sweats à capuche.

— Maman ! Je refuse catégoriquement que mon fils ait quoi que ce soit à voir avec cette affaire et je n’ai aucune envie de jouer les Bonnie and Clyde avec toi. Et puis bravo, l’écologie c’est pas ton truc, on va aller polluer la rivière ! T’es irresponsable !

— Et si on fabriquait une sculpture avec ? Un truc à la César.

— Pour la placer où, dans le jardin ? Sous l’étendoir à linge, en mémoire du trou qu’on n’aura pas creusé ? Ou mieux, sous le cerisier, pour faire fuir les merles ?

— Tu vois que c’est une bonne idée !

— Maman ! Tu délires.

— Alors qu’est-ce que tu proposes ?

— J’ai déjà appelé l’armurier, on va passer chez lui pour qu’il expertise les armes et si, comme on s’y attend, elles ne valent pas un clou, on ira les déposer à la gendarmerie.

— On va aller chez les gendarmes ? Mais on n’a rien fait de mal !

— Non pas encore ! Mais c’est pas grâce à toi.

Françoise s’est levée. Sa mère perçoit à une hésitation quelle voudrait ajouter quelque chose à son attention mais s’en garde. Certainement un cri de colère ou d’exaspération.

— J’adore te taquiner ! lui dit-elle avec un doux sourire. Tu pars au quart de tour.

— Tu n’as jamais imaginé toutes ces idioties ?

Le ton reste dur.

— Je voulais juste te faire marcher, assure la mère.

Françoise sourit, rassurée.

— Idiote, tu m’as bien eue ! Mais je préfère. On ira chez l’armurier demain, dit-elle en s’éloignant.

— Pas la peine, intervient la mère. Les fusils, je m’en suis déjà débarrassée. Ce matin, quand tu es allée chercher mes médicaments à la pharmacie, je les ai jetés dans la fosse septique des voisins. Elle était ouverte, j’en ai profité.

**************************************************

Cette micro-fiction vous a plu ? Partagez-la et inscrivez-vous à ma newsletter pour recevoir les prochaines directement dans votre boîte mail et découvrir le dessous des histoires.

*Image empruntée au site Chassons.com

Pause !

Il fait beau, (un peu trop) chaud, les vacances arrivent… il est l’heure d’une pause. Je vais continuer à écrire, j’espère pouvoir avancer dans mon roman en cours, mais je lève le pied pour les chroniques et la newsletter.

La newsletter de juillet est d’ores et déjà bouclée, les abonnés la recevront le 15 juillet (il y est question de vieux fusils… mais je ne vous en dis pas plus) et je publierai certainement un article d’ici là. Mais c’est tout, sauf inspiration irrépressible !

Nous nous retrouverons en septembre et je m’en réjouis d’avance.

Pour être sûr.e de recevoir ma prochaine micro-nouvelle dans votre boîte mail, avez-vous bien enregistré mon adresse mail (fvincentgaltie@gmail.com) dans votre carnet d’adresse (pour éviter l’orientation en spam)  ?

Et si vous n’êtes pas encore abonné.e, il est encore temps : s’inscrire. Mais ne tardez pas !

Excellentes vacances à tous !

Victoria Kovalev

La semaine dernière, je vous ai dévoilé le portrait de Nicolas Carteron, un jeune auteur prolifique découvert sur les réseaux sociaux.

Nicolas CarteronEn planifiant son interview, je me suis lancée dans la lecture de son dernier roman : Victoria Kovalev. Une histoire pleine de suspens et de rebondissements entre adultères, homosexualité, proxénétisme, affaires frauduleuses… et je ne vous en dis pas plus.

On est loin du conte de fée. L’héroïne d’ailleurs n’a rien d’attachant. Nombriliste, ni mère poule, ni épouse modèle, pas franchement perspicace et peu maligne, elle a tout de la femme qui cherche à paraitre, à être aimée, plus focalisée sur son nombre de followers que sur ses proches. Des traits de caractère qui la conduisent aveuglément dans un imbroglio infernal, et le lecteur à sa suite.

Le suspens prime sur l’émotion, l’auteur ayant choisi de nous dire plutôt que de nous faire ressentir.  C’est le nombre de rebondissements et l’imagination de l’auteur qui nous tiennent en haleine. Mais comment va-t-elle s’en sortir ? Qui détient le nœud de l’affaire ? Je ne vous dévoilerai rien même sous la torture.

Dans ce récit qui nous transporte du sud au nord de la France en quelques va et vient,  l’auteur ne mégote pas sur les coups de théâtre, jusqu’au dénouement, et c’est bien ce qui fait le charme de ce roman.

Difficile pour moi, après avoir découvert Nicolas comme un confrère de l’écriture, de ne pas appréhender son roman en tant qu’auteure et d’y chercher les aspérités si compliquées à éviter pour les écrivains en devenir que nous sommes. J’en ai trouvées inévitablement et je souhaite de tout cœur à Nicolas qu’un éditeur, un vrai qui fait bien son boulot  ,  soit conquis par son talent de conteur et l’aide à polir son œuvre pour en révéler le meilleur.

L’important est ailleurs, dans l’aventure elle-même, celle de Victoria Kovalev, et je peux vous dire que je n’aimerais pas me trouver à sa place ! A celle du lecteur en revanche, j’en redemande.

 

 

Nicolas Carteron

Portrait d’auteur #1

Il court, il court, Nicolas. J’avais hâte de le rencontrer mais il n’a pas été facile à attraper. Et puis un jour mon téléphone a sonné.

Nicolas Carteron

Je n’ai appris sa performance au marathon de Paris qu’après l’évènement il y a quelques semaines. Mais c’est surtout dans sa vie de tous les jours qu’il se presse, entre un nouveau boulot auquel je n’ai pas compris grand-chose, sa vie de famille et la promotion de son tout nouveau roman. J’ai eu du mal mais j’ai fini par le saisir ce Picard installé depuis peu dans le sud de la France ! On a discuté comme deux vieux potes, parce qu’il est très sympa figurez-vous et que j’avais bien des questions à lui poser.

Pages noircies

Lui, c’est Nicolas Carteron. Nico pour les intimes. Six romans publiés à son actif, le Prix spécial de la nouvelle de Nemours décroché à ses débuts, une vraie communauté de fans, un tiroir rempli d’œuvres non publiées, et seulement trente-trois ans !
Je l’ai connu par les réseaux sociaux. Quand j’ai cherché à améliorer mon blog et ma communication d’auteure plus largement, avec quelques déboires dont je vous ai parlé, j’ai recherché sur Internet des auteurs un peu plus 3.0 que moi, et je suis tombée sur Nicolas.

Fans à l’affût

À peine m’étais-je mise à le suivre sur Instagram qu’une de ses admiratrices me contactait pour m’encourager à lire du Carteron. Quelques jours plus tard, c’est Nicolas lui-même qui m’envoyait un message de bienvenue. J’étais scotchée !
Il est comme ça, Nicolas Carteron, proche de ses lecteurs qui le lui rendent bien. Les réseaux sociaux regorgent de messages dithyrambiques sur ses romans.
Il l’avoue humblement, c’est grâce à ses soutiens qu’il a pu se forger en tant qu’écrivain. Par l’entremise du Web, une communauté de lecteurs s’est constituée dès la publication de son premier roman il y a douze ans déjà et n’a cessé de croître. Sans eux, sans leurs retours, sans l’énergie qu’ils lui apportent, il n’aurait peut-être pas trouvé la force de poursuivre son travail de romancier avec autant d’ardeur.

Fiction pour vocation

Sa passion pour l’écriture l’habite depuis son enfance, dévorante dit-il, et la reconnaissance que lui a apportée son Prix a conforté sa vocation. Le trophée en main, il a compris que ses écrits pouvaient plaire. Sans euphorie ni prétention. Sa légitimité en tant qu’écrivain est une tunique trop large pour lui. Un terme tellement noble, qui fait référence aux grands écrivains qu’ils admirent mais dont il se sent bien loin. « On ne joue pas dans la même cour », dit-il modestement. Il préfère se dire romancier. On sent encore poindre le syndrome de l’imposteur. Romancier donc, il espère « la petite étincelle » qui lui permettrait de toucher un plus grand nombre
de lecteurs, même si ses livres se vendent déjà bien. Elle pourrait venir avec du travail et un peu de chance, mais « on n’en est pas maître », dit-il.

Une œuvre déjà consistante

À ses débuts, son style était comparé par certains à celui de Musso ou de Levy, puis à Bussi et Delacourt, et maintenant à plus personne s’amuse-t-il. Certainement a-t-il trouvé le sien tout simplement, en explorant différents registres. D’ailleurs quand je lui demande quel est le sens de son œuvre, ses obsessions en tant qu’écrivain comme on a coutume de dire, il hésite.
Le fil conducteur il le voit dans les personnages qu’on retrouve d’un opus à l’autre. Pour le reste, il dit traiter les thèmes qui l’interpellent sur le plan personnel et qui évoluent au fur et à mesure de sa propre maturation : la quête d’identité dans son troisième roman, celle du bonheur dans ses quatrième et cinquième, l’adultère dans les deux derniers…
Son livre majeur, il ne l’a pas encore écrit. Il n’a pas atteint la maturité nécessaire pour
l’aboutissement littéraire qu’il devrait représenter, m’assure-t-il. Mais de roman en roman, son style et la profondeur de ses personnages s’affirment, il le sent bien et ses fans, toujours plus fans, sont les premiers à le lui confirmer.
Il vient juste de passer la trentaine, je le rappelle, et déjà publié six romans. À ce rythme, on sent la petite merveille arriver. Peut-être même qu’un grand éditeur l’accueillera prochainement dans son écurie.

En attendant l’étincelle

Pour le moment, il s’autoédite, après avoir pour ses quatre premiers romans connu la difficulté d’être assujetti à un petit éditeur qui n’avait ni la même vision ni les mêmes projets que les siens. « Ça n’en valait pas la peine ». Maintenant il se débrouille seul avec l’aide de proches pour le graphisme, les corrections, la promotion. Des libraires qui l’ont connu à ses débuts continuent à lui proposer des séances de dédicaces. La promo, il doit la mettre un peu de côté ces derniers temps pour se consacrer à son nouveau job. Il faut bien qu’il bosse tant que ses livres ne lui permettent pas d’en vivre assez bien.

Bon moment à passer

Très occupé, Nicolas, je vous le disais. C’est sur sa pause repas qu’il a dû rogner pour m’accorder un peu de disponibilité. Même s’il m’avait assuré prendre le temps nécessaire, je n’ai pas eu le cœur à le priver pour de bon de déjeuner malgré toutes mes questions restées en suspens et celles qui affluaient sans arrêt. J’ai paré au plus utile en lui demandant ce qui pouvait donner, à mes lecteurs, envie de le lire. La diversité, a-t-il répondu avant d’expliquer : Puisqu’il a exploré différents registres littéraires, chacun
trouvera forcément dans l’un de ses six romans ce qui lui plait : introspection, fantastique, suspens, amour… et surtout, espère-t-il, passera un bon moment avec des personnages hauts en couleur.
Victoria kovalev Moi j’ai déjà choisi : c’est son petit dernier, Victoria Kovalev qui m’a attirée. Il s’agit d’une trentenaire qui part s’installer dans le sud après avoir vécu en Île-de-France (ça ne vous rappelle par quelqu’un ?). Son mari fait les allers-retours, découche un ou deux soirs par semaine jusqu’à ce qu’un jour, il ne rentre pas. Victoria va enquêter. Et quand on creuse dans l’intimité d’une personne, même si on croit la connaître par cœur, on découvre forcément des choses…
Le dénouement s’annonce surprenant, saisissant même, selon les témoignages des lecteurs sur les réseaux sociaux. « C’est ce qu’ils disent, tu verras » esquive son auteur. Un retournement en guise d’au revoir, c’est un peu sa marque de fabrique, si j’ai bien compris.

Un 7 e à venir

Un nouveau roman en cours ? Pas encore. Il a bien deux ou trois idées en tête mais qu’il doit approfondir avant d’en choisir une. Et avec la promo de Victoria Kovalev, « ce n’est décidément pas le moment ».
Une question me taraudait en tant qu’auteure que je n’ai pu m’empêcher de poser même si l’heure tournait : « Tu te laisses porter par l’écriture ou tu prévois tout le scénario en avance ? ». C’est bien ce que je pensais, il est du style organisé, lui. Il planifie d’avance tous les rebondissements mais ne s’interdit pas de garder ou même de substituer à d’autres des scènes qu’il n’avait pas envisagées et qui sont spontanément venues se greffer. Ah quand même ! Moi qui ne parviens pas à organiser d’avance mon récit, qui me laisse toujours surprendre par des évènements inattendus, il allait finir
par me donner des complexes.

Je veux savoir !

Sa pause s’achevait, je l’ai laissé partir vers un probable sandwich, tandis que je décidais de reporter mon déjeuner, préférant m’installer confortablement pour poursuivre ma lecture de Victoria Kovalev. J’avais résisté à lire en avance les dernières pages mais cet échange n’avait fait qu’aiguiser ma curiosité ; il fallait que je sache !

Et comme maintenant ma curiosité est satisfaite, je vous parlerai de ce roman dans une prochaine chronique (sans rien spoiler évidemment 😊). Suivez mon blog !

Références :
Portrait de Nicolas Carteron écrit par Fabienne Vincent-Galtié, auteure (d’après une interview réalisée en mai 22).

*******************************************************

Si ce portrait vous a plu, pour recevoir les prochains directement dans votre boîte mail ainsi que mes récits courts et quelques confidences sur mes sources d’inspiration, abonnez-vous à ma newsletter sans tarder !

 

 

Trompe l’oeil

En supprimant des photos de mon téléphone dont la vieillesse croule sous tant d’octets, je suis tombée sur cette page de magazine. Je sais l’avoir photographiée en décembre dernier, c’est le téléphone qui me le dit, dans un magazine dont j’ignore désormais le nom et la date de sortie.

Trompe l’oeil mural

La photo est mauvaise. Il faut y voir, j’y vois en tout cas, un mur peint autour d’une porte-fenêtre, de façon à ce que la fenêtre simule l’écran d’un appareil photo numérique. Je ne sais plus vraiment pourquoi j’ai pris cette photo. J’aime la peinture et les trompe l’oeil il est vrai.

Dans mon studio d’étudiante, en des temps préhistoriques, j’avais peint un arbre sur le mur de la salle de bain et remplacé le feuillage par un collage de fleurs découpés dans des catalogues. Un jour, la baignoire de l’appartement du dessus a débordé, mon arbre a cloqué et la moue du peintre dépêché par l’assureur a sonné le glas de l’arbre. Le mur a retrouvé sa blancheur et je n’ai pas tardé à quitter les lieux.

Détournement

J’aime encore plus les détournements, quand l’artiste construit une oeuvre autour d’un élément existant. Parfois, il ne faut pas grand-chose. Le concept n’a rien de nouveau, mais l’imagination n’ayant pas de limite, la surprise est souvent au rendez-vous.

Dans ce détournement pictural, c’est la dimension de l’oeuvre qui m’a interpellée je crois. Parce qu’elle nous entraîne avec elle dans le coeur de l’appareil photo pour passer de l’autre côté. Du photographe au photographié, en un changement de point de vue.

La fiction, un trompe l’oeil

Je ne peux m’empêcher d’y voir un parallèle avec l’écriture de romans quand la vérité de l’auteur métamorphose la réalité, quand il enrobe, transforme, sublime, défigure des éléments existants pour les besoins de sa fiction. Pour entrainer le lecteur dans son univers comme Roberto Romano nous emmène sur sa terrasse.

************************

Si comme moi cette porte particulière vous a touché, l’avez-vous été (le serez-vous) par celle-ci ? la porte ouverte du Parc Floral (chronique du mois dernier)