La semaine dernière encore, j’étais en Bretagne et vraiment j’aime cette région. Pourtant, elle a longtemps été pour moi une contrée lointaine, deux noms dans mon arbre généalogique maternel et quelques meubles foncés. Certaines familles ont leur oncle d’Amérique, moi j’ai cet arrière-grand-père vannetais. La seule branche « exotique » de mon double arbre lotois.
La frêle branche n’a pas survécu, plus aucun Guillanton ni Guillevic, dans ma famille, étouffée par le poids de la sécularité lotoise. Il ne reste plus que les meubles, foncés et chargés, ô combien, de motifs sculptés. Absolument typiques dit-on. De Vannes, ils ont émigré à Paris, puis à Prayssac (mon fief lotois maternel)) en suivant mon arrière-grand-père. Ma mère les a pris à Cahors, avec elle, ne pouvant se résoudre à abandonner cette part de son héritage. Et après elle, où iront-ils ?
La Bretagne, c’est, maintenant pour moi, surtout un goût de vacances et de randonnées côtières. Mais à chacune de mes visites, je ne peux éviter de penser à cet arrière grand-père, Louis Guillanton, que je n’ai pourtant jamais connu, et à ses meubles, certainement les derniers vestiges de cette mémoire familiale.