Ils m’énervent ces comportements-là, il m’escagasse, comme on dit dans le Sud-Ouest, cet incivisme. Penser aux autres, ce n’est pas si compliqué ! Avec un peu d’entraînement, ça se fait tout seul. Oser penser que la collectivité se chargera de tout ce qu’on n’a pas envie de faire, c’est pareil, ça se soigne. Et le meilleur traitement, c’est de regarder sa feuille d’impôt !
En rentrant du travail vendredi soir, j’ai trouvé le trottoir devant chez moi jonché de meubles, appareils ménagers, coussins, vêtements… Quelqu’un semblait avoir, ni plus ni moins, déversé sur le trottoir le contenu d’un appartement entier. Au fil de la soirée, les passants ont emporté une chaise, une étagère, un porte-manteaux… et c’est bien ainsi. Mais d’autres résidents de la rue en ont profité pour ajouter à l’immonde dépotoir, ni vu ni connu, quelques planches, une plaque électrique… et un cadavre de sapin de Noël. Pauvre arbre qui devait faire le fier, quatre mois plus tôt, parader sous ses guirlandes et boules métallisées et le voici abandonné sur la vie publique, désormais aussi sec que le désert de Gobi, ligoté serré comme s’il avait été soumis à la grande question, nu et humilié.
Les agents municipaux sont passés samedi matin. Ils ont emporté dans leur benne ce qui se trouvait à portée et laissé sur place les appareils électroménagers, le végétal sacrifié, et tout ce qui n’était pas précisément sur la voie publique, qui avait été déposé ou déplacé dans le jardinet ou plus en arrière. Voilà (photo) ce qui restait après leur action. Et qui restera probablement encore quelques jours. Bonne fête de Pâques, chers voisins !