drapeau occitan« J’ai pas grand-chose à te raconter, j’ai trantolé tout l’après-midi » m’a répondu ma mère l’autre jour au téléphone. Ah ce verbe, trantoler !, comment le traduire ? Trainailler, vaquer, glander… bref il s’agit de s’occuper sans réelle efficacité en patois lotois. Une table aussi peut trantoler, quand au resto il faut glisser sous un pied un bout de papier plié en quatre pour la caler. Dans ce sens là, j’ai longtemps cru ce mot compréhensible par tout un chacun – ou presque !-  tout comme perne, mascagner, décaniller ou branquignole, pour ne citer que ceux qui me viennent spontanément à l’esprit.

Vous ne connaissez pas ? Une perne est un quartier d’agrume (mais comme il n’y a pas seulement quatre quartiers par fruit, la perne est plus juste, un point pour l’Occitanie !) ; mascagner, c’est besogner sans efficacité parce qu’on n’a pas le bon outil ou la bonne technique (tout est dit en un seul mot, 2 points pour l’0ccitanie !) ; Décaniller, c’est comme un chamboule-tout, un éléphant dans un magasin de porcelaine, on fait tomber des trucs, on décanille toutes les quilles au bowling ou la boule gênante à la pétanque (dé-ca-niller, c’est clair, non ?, 3 points pour l’Occitanie !) ; Enfin, un branquignole, c’est quelqu’un qui ne fait rien de bien, une sorte de dilettante à tendance fou-fou (et un branque, c’est le même avec moins d’affection). Franchement, ce n’est chouette ça, un branquignole !, ça fait penser aux Pieds Nickelés (réservé aux plus de 50 ans) : 4 points pour l’Occitanie ! 4/4 pour le patois lotois (ou toulousain); toute exagération chauvine exclue, évidemment.

Ils sont beaux ces termes de patois, parce qu’ils chantent avec l’accent, parce qu’ils sentent les déjeuners en terrasse et qu’ils opposent des pieds de nez au bon français. Me risquerai-je un jour à en glisser quelques uns  dans un roman ? Peut-être…

 

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