Archives de catégorie : Lectures

La classe de neige

En lisant La classe de neige d’Emmanuel Carrère dans la voiture, je n’ai pas vu les kilomètres défiler (dois-je préciser que je n’étais pas au volant mais reléguée à l’arrière contre un tas de sacs ? 😊) !

Quand Nicolas, un enfant craintif, trop couvé, part en classe de neige, il s’attend au pire. Dès le début, on sait qu’une menace plane sur lui. Il le sent aussi, probablement depuis longtemps. Son seul monde est celui que lui décrivent ses parents, peuplé des monstres contre lesquels ils le mettent en garde.

Mal préparé à la vie en collectivité, au bonheur et aux plaisirs simples, il aura en effet bien du mal à trouver sa place dans cet univers inconnu et ce n’est que grâce à l’attention dont l’entoureront l’institutrice et l’animateur qu’il trouvera un peu de réconfort et échappera au calvaire.

Jusqu’à ce qu’un drame arrive et qu’un monstre bien réel cette fois se dresse devant lui.

Un récit intimiste, avec un cheminement psychologique si bien décrit qu’on souffre et se réconforte avec le jeune héros. Une tension palpable dès les premières lignes, qui monte inexorablement et nous embarque pour deux heures de lecture en haleine.

Avez-vous lu cette œuvre ou vu son adaptation audiovisuelle, et qu’en avez-vous pensé ? Ou d’autres romans d’Emmanuel Carrère peut-être ? (vos réponses en commentaires SVP)

La page 99

L’école d’écriture Les Mots lance un concours autour de cette fameuse page 99, celle qui permettrait, à sa lecture, de se faire une idée sur l’ouvrage, mieux que la 4e de couverture. Evidemment cela dépend du nombre de pages de l’ouvrage et de sa mise en page, mais l’idée est intéressante. Je me prends à utiliser ce principe, disons à lire une page en fin de 1er tiers du livre, pour choisir ma prochaine lecture. Je me prenais, devrais-je écrire pour être exacte, au temps béni où l’on pouvait librement flâner dans les librairies et les médiathèques.

La page 99 de Le voisin du 7e

La fièvre

Dévoré en trois jours, le dernier roman de Sébastien Spitzer, sympathique et talentueux écrivain que j’ai eu le bonheur de côtoyer quelques jours à l’école Les Mots lors de l’atelier qu’il animait.

La fièvre, une fiction sur fond historique, joliment écrite.

1878, la ville de Memphis est confinée (la Nouvelle-Orléans et d’autres également), la fièvre jaune frappe ; 2020, la France est confinée (et d’autres pays également), la Covid-19 sévit.

Troublant parallèle.

Les jumelles ?

Vais-je écrire la suite du Voisin du 7e ou me replonger dans ma toute première histoire, celle de deux jumelles ? J’hésite encore, alors j’explore.

Ce livre de David Foenkinos m’a attirée évidemment, mais la froideur du récit m’a déçue. Un regard distancié, une progression implacable pour une démonstration quasi-mathématique : la jalousie sororale (tout autant que fraternelle) peut prendre le dessus sur l’affection et conduire à l’indicible.

Et mes jumelles à moi, jusqu’où seraient-elles capables d’aller ?

Les deux voisins

Je viens juste de terminer la lecture du roman de Tatiana de Rosnay, Le voisin. Encore un récit de cette auteure qui se dévore. Les épreuves de la malheureuse Colombe prennent aux tripes. J’ai cependant trouvé la fin un peu escamotée, peut-être parce que justement j’étais tellement embarquée que quelques pages supplémentaires m’auraient enchantée.

Au-delà du titre, j’ai relevé des similitudes troublantes avec mon voisin à moi, Le voisin du 7e : le thème de fond, l’éveil érotique d’une femme mariée corsetée dans une éducation traditionnelle, son apprentissage au travers de l’écriture, en se mettant dans la peau d’un autre qu’elle, plus libéré, l’infidélité du mari et enfin le clin d’oeil à Belle de jour (dans mon roman et Belle de nuit dans celui de T. de Rosnay).

Les similitudes ne s’arrêtent pas tout à fait là, mais je ne peux pas dévoiler plus avant les intrigues de ces deux romans. Greg, le voisin du 7e, est en tout cas bien moins pervers que le voisin de Colombe, il est même plutôt très attachant !

La rose du Quercy

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« C’est un motif que l’on dit unique et spécifique au Quercy – l’on se demande si la rose du Quercy est seulement un ornement architectural pour rendre « beau » ou si une histoire d’amour s’y trouve cachée ? »

Parce que le Quercy est cher à mon coeur, que Geneviève, qui m’est tout aussi chère, est une auteure et historienne de l’art remarquable, parce qu’enfin elle s’est associée pour ce livre à Jean-Louis Nespoulous, LE photographe cadurcien par excellence, je suis impatiente de découvrir l’histoire romanesque de cette rose quercynoise.

La rose du Quercy, Une rose de cœur de Geneviève Besse-Houdent aux éditions Tertium.

L’oeil

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Composition personnelle

Sous Son Œil brillent nos faisceaux de vérité,
Nous voyons toute incartade,
Nous surveillons tes allées,
Tes venues et tes promenades. D’entre chaque coeur nous extrayons le vice
Dans la prière et les larmes nous imposons le sacrifice.

Ces quelques lignes sont extraites du roman dystopique de Margaret Atwood, Les testaments, écrit quelques décennies après son oeuvre culte, La servante écarlate. 

Dans cette phénoménale dilogie, L’Œil est le nom donné à l’organisation de contrôle du régime théocratique, une sorte de Big Brother aussi impitoyable que compromis.

L’Œil, et cela m’a amusée, est également le nom dont j’ai affublé l’une de mes compositions opportunistes (il faut comprendre la transformation de matériaux ou objets qui me sont opportunément tombés entre les mains) composée d’une souche de châtaignier et d’une boule en terre de fer. Mon Œil à moi, s’il m’observe au quotidien du haut d’une commode, est beaucoup plus inoffensif, croyez-moi !

 

Les fiancés de l’hiver

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Un livre qui m’a accompagnée dans le métro, et a été malheureusement bien amoché par de la sauce échappée de mon bento-déjeuner. Mince !

Une belle découverte ce roman de Christelle Dabos, premier tome de la saga fantastique La Passe-Miroir. Très joliment écrit et plein de trouvailles, comme je les aime.

Je viens de le dévorer en quelques heures et il me semble de la trempe du 1er tome de Harry Potter. Une belle promesse, cette saga, donc, qui, je l’espère, aura le même fantastique avenir que celle du petit sorcier.

Extrait : …Deux cousins que tu as déjà rejetés ! Ils étaient moches comme des moulins à poivre et grossiers comme des pots de chambre, je te le concède, mais c’est toute la famille que tu as insultée à chaque refus. Et le pis, c’est que je me suis fait ton complice pour saboter ces accordailles. (Il soupira dans ses moustaches.) Je te connais comme si je t’avais faite. Tu es plus arrangeante qu’une commode, à jamais sortir un mot plus haut que l’autre, à jamais faire de caprices, mais dès qu’on te parle de mari, tu es pire qu’une enclume ! Et pourtant, c’est de ton âge, que le bonhomme te plaise ou non….

3 tomes à déguster, dont le dernier est sorti fin 2019, et je m’en délecte déjà. De belles heures de lecture en perspective !

Merci à ma fille Nina, qui me connait si bien, de m’avoir fait découvrir cette auteure.

 

 

 

horloge
La grande horloge du musée d’Orsay qui m’impressionne toujours autant !  Image parvalentinsimon0 de Pixabay

Le temps me joue des tours. Il ne peut en être autrement.

Mon agenda m’échappe, me tombe des mains, mes nuits de sommeil s’évanouissent, les minutes s’envolent, les heures me glissent entre les doigts comme du sable sec.

À croire que chaque journée rivalise d’ingéniosité pour grappiller le temps qui me permettrait d’écrire.

Voiture à reconduire au garage trois fois d’affilée pour le même dysfonctionnement (si !), grève des trains inopinée en Occitanie (selon le terme utilisé par la SNCF sur son panneau d’affichage le 18 octobre en gare d’Austerlitz, moins drôle que grève surprise), des documents officiels mystérieusement envolés qu’il me faut remplacer, des points de suture à deux heures du matin pour mon fils… Mais que se passe-t-il ?

Chacun sait la vie surprenante, je la crois fantastique, pour le pire et surtout le meilleur, et ce n’est pas Marie l’héroïne de Merci Gary qui me contredira.