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mieux-ou-meilleur« Le meilleur est souvent possible » est l’assertion à laquelle s’accrochent Marie et Martin, deux des héros de mon roman Merci Gary Plotter, parce que l’espoir doit toujours être permis, parce que la vie réserve parfois, souvent, de belles surprises. Rappelez-vous, pour ceux qui ont lu ce conte moderne, croyez-le, pour les autres : la vie est fantastique, aux sens extraordinaire, surnaturelle, fabuleuse, imaginaire…

Bill Gates serait-il de cet avis ? Voir le meilleur de l’humanité

et-si-cetait-vraiCe roman de Marc Levy, à la frontière entre réalité et surnaturel, nous invite à respecter la vie, à en connaître le prix mais aussi à dédramatiser la mort. Les deux héros en sont terriblement attachants.

Deux passages d’une belle force :

1 – le héros se souvenant de sa mère :

Il avait voulu savoir si les grandes personnes en avaient peur (de la mort) (…), elle avait dit : « Lorsque tu as passé une bonne journée, que tu t’es levé tôt le matin pour m’accompagner à la pêche, que tu as couru, travaillé aux rosiers avec Antoine, tu es épuisé le soir, et finalement, toi qui détestes aller te coucher, tu es heureux de plonger dans tes draps pour trouver le sommeil. Ces soirs-là tu n’as pas peur de t’endormir.

La vie est un peu comme une de ces journées. Lorsqu’elle a commencé tôt on éprouve une certaine tranquillité à se dire qu’un jour on se reposera. Peut-être parce que avec le temps nos corps nous imposent les choses avec moins de facilité. Tout devient plus difficile et fatigant, alors l’idée de s’endormir pour toujours ne fait plus peur comme avant. »

2 – l’héroïne s’adressant au héros

A son tour, elle se décida à lui raconter une histoire (…). Elle lui demanda d’imaginer qu’il avait gagné un concours dont le prix serait le suivant. Chaque matin une banque lui ouvrirait un compte créditeur de 86 400 dollars. Mais tout jeu ayant ses règles celui-ci en aurait deux :

– La première règle est que tout ce que tu n’as pas dépensé dans la journée t’est enlevé le soir (…), mais chaque matin au réveil, la banque te rouvre un nouveau compte, avec de nouveau 86 400 dollars, pour la journée.

– Deuxième règle : la banque peut interrompre ce petit jeu sans préavis ; à n’importe quel moment elle peut te dire qu’elle ferme le compte et qu’il n’y en aura pas d’autre. Qu’est-ce tu ferais ?

(…) Il répondit spontanément qu’il dépenserait chaque dollar à se faire plaisir, et à offrir quantité de cadeaux aux gens qu’il aimait. Il ferait en sorte d’utiliser chaque quarter offert par cette « banque magique » pour apporter du bonheur dans sa vie  et dans celle de ceux qui l’entouraient, « même auprès de ceux que je ne connais pas d’ailleurs, parce que je ne crois pas que je pourrais dépenser pour moi et mes proches 86 400 dollars par jour, mais où veux-tu en venir ? » Elle répondit : « Cette banque magique nous l’avons tous, c’est le temps ! La corne d’abondance des secondes qui s’égrènent ! »

Chaque seconde, au réveil, nous sommes crédités de 86 400 secondes de vie pour la journée, et lorsque nous nous endormons le soir il n’y a pas de report à nouveau, ce qui n’a pas été vécu dans la journée est perdu, hier vient de passer. Chaque matin cette magie recommence, nous sommes recrédités de 86 400 secondes de vie, et nous jouons avec cette règle incontournable : la banque peut fermer notre compte à n’importe quel moment, sans préavis : à tout moment la vie peut s’arrêter. Alors qu’en faisons-nous de nos 86400 secondes quotidiennes ? « Cela n’est-il pas plus important que des dollars, des secondes de vie ? »

Une lecture qui laisse longtemps après sa fin un bon goût à l’esprit.

la-première-chose.JPGAutre ouvrage de ma PAL de l’été, ce roman déniché il y a quelques semaines, avec quelques autres, dans l’entrepôt Emmaüs de Cahors (où j’ai plaisir à me rendre de temps en temps avec ma mère) : La première chose qu’on regarde de Grégoire Delacourt. Je l’ai choisi suite à mon coup de coeur pour La liste de mes envies du même auteur.

J’y ai retrouvé cette écriture typée, entre gouaille et poésie, ce type de récit, simple mais loin d’être simpliste, ces personnages abîmés et vrais, ô combien attachants. Je n’ai pas lu, j’ai dévoré cet hymne à l’amour, à la beauté intérieure, à la poésie et à la musique, jusqu’au bout malgré les longueurs pathétiques et enveloppantes des toutes dernières pages et malgré l’issue que mon optimisme invétéré aurait préféré autre.

Un excellent moment de lecture, merci M. Delacourt pour ce texte drôle et incisif.

 

 

la-cabane.JPGSur ma PAL (pile à lire pour les néophytes) des vacances, sur le dessus (grâce à son nouveau format poche), le dernier roman (plus pour longtemps, le prochain est annoncé pour la rentrée) de Philippe Leclercq, mon « collègue » aux éditions LEA. Un court vol domestique, une pause au bord de la piscine m’ont permis d’en venir à bout. Facile ! Il se lit aisément et j’ai vite été captivée par l’aventure extraordinaire de « Djouliane », me demandant où elle allait le mener. Il y est question d’aversion pour la vie normale, banale, de fantasmes érotiques (j’ai appris que les fesses pouvaient être souriantes), d’envie de paradis sablonneux et chaud (et en cette période estivale, on ne le comprend que mieux). Julien et Bérénice vivent une histoire d’amour aussi belle qu’extraordinaire. Et finalement, quel est le message de ce roman ? Qu’une vie rêvée n’est justement que rêvée, une utopie, et que la vie réelle, même triviale, vaut bien plus, peut-être…

 

ballon« Vacance désigne l’état d’une charge, d’une place, d’une fonction qui n’est  pas occupée, qui est libre.  » selon le dico.

Je suis en vacances, au pluriel, libre de toutes charges !

Bonnes vacances à vous aussi,

A bien-tôt, mais pas trop-tôt !

 

 

J’adore détourner les objets et l’art au point d’en rire. Voici « l’oeuvre d’art » qu’abritent mes toilettes depuis quelques semaines.

Bonheur, rédrapeauussite, élan, enthousiasme, équipe, joie, exemple, confiance, défi, challenge, unité, patrie, appartenance, optimisme, clameur, ensemble, fête.

Pour tous ces mots-là et ce qu’ils signifient,

Allez les bleus !

Cet megotsarticle lu dans le magazine de ma commune me rappelle combien les incivilités qui ravagent notre environnement sont nombreuses et désastreuses. Des personnes « bien sous tous rapports » (probablement par ailleurs…) n’hésitent pas, en effet, à jeter leur mégot sur la chaussée ou le film qui entourait leur paquet de clopes (ou leur ticket de métro), d’un geste désinvolte comme si c’était tout à fait naturel. Et que dire des propriétaires de chiens qui feignent ne pas remarquer la déjection de leur animal. Et chez eux, ils la verraient ? Je peux aussi citer les déchets que l’on ne daigne pas ramasser, les dépôts sauvages d’ordures un peu partout, les encombrants qui portent bien leur nom quand ils restent des jours sur les trottoirs… Pourquoi se fatiguer, se plier à des règles alors que la communauté est là pour palier ? Pourquoi, hein ?

Un jour j’ai fait remarquer à un quinquagénaire « propre sur lui » qui ouvrait un paquet de biscuits en faisant négligemment tomber sur la chaussée le film transparent, puis le rabat en papier et enfin le papier alu, qu’une poubelle se trouvait à seulement deux pas. Il m’a regardé, interloqué, avant de lâcher sur un ton méprisant : « Vous êtes de la police pour donner des leçons ? »

Non monsieur, je ne suis pas de la police, je suis tout simplement indignée.

famille_lecture_RECUne étude (très sérieuse) pour nous démontrer les vertus de la lecture en famille. Alors ne nous privons pas de lire des histoires à nos enfants (ou à ceux des autres) parce que ce sont des moments privilégiés, parce qu’il y a des histoires tellement mignonnes, tellement magiques à découvrir et redécouvrir, et parce que ces lectures développeraient leurs capacités cognitives.

L’étude : Article « Lire en famille »

la beauté des joursTrès belle découverte, ce dernier roman de Claudie Gallay. Une écriture sobre, aussi puissante que délicate, pour un récit d’une grande justesse, tout en nuances douces et apaisantes. Une lecture touchante qui laisse un agréable sillage derrière elle.

L’histoire : Jeanne mène une vie rythmée par la douceur de l’habitude mais qu’elle n’hésite pas à bousculer en provoquant des courants d’air.  » Les surprises, c’est du vent dans la vie. (…) Il fallait parfois provoquer le hasard. »

3 extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

p. 29 –  » Les frères Combe faisaient de l’équilibre dans l’impasse, à deux sur le vélo du petit. Avec la radio à fond. Des basses insupportables qui résonnaient contre les murs des maisons. Rémy est sorti leur dire de foutre le camp mais les cons c’est comme les chiens, ça revient toujours à leurs rues. Ceux-là avaient leurs habitudes ici. Le plus grand avait un regard vide, ce vide l’autorisait à tout, même à pisser contre les murs. Pour qu’ils changent de quartier, Rémy avait répandu du répulsif. Du répulsif contre la connerie. L’odeur était partie avec la première pluie. La bande était revenue. »

p.300 – « Le bonheur, ça se croise, et à cette pioche, tout le monde a sa chance. Ca se croise mais ce n’est pas donné, et si on n’en prend pas soin, ça s’en va ailleurs et on ne sait pas où, chez d’autres, qui ne l’ont pas encore eu, ou qui le méritent mieux. Après il faut attendre que ça repasse. Parfois ça repasse. Et parfois pas. »

p. 318 – « Elle est arrivée comme il ouvrait la porte. Il était là. Il l’attendait. C’est ce qu’il a dit, Je t’attendais. Ou je t’espérais. Ou tu es là. Ils ne se sont pas embrassés. Pas tout de suite. Juste regardés. Son visage à lui, dans ses yeux à elle. Et puis l’un contre l’autre. Son corps à elle, entre ses bras à lui. Serrée. Il l’a enveloppée dans ses bras. Dans ce couloir d’hôtel. Il l’a embrassée , de toutes ses forces, accroché à elle, l’un à l’autre, dans ce couloir qui n’était pas la chambre. Il l’a entraînée. A refermé la porte. Une fois dans la chambre, il lui a saisi le visage. Sa main sur sa nuque, ses doigts dans ses cheveux. Il l’a serrée, avec une puissance folle, même serrée ainsi, sans espace entre eux, elle semblait encore trop loin. Il a retiré sa robe. Elle a pensé à Rémy. Et puis plus rien. Elle l’a oublié. Parce qu’elle était emportée. Traversée. Plus rien ne comptait. Il n’y avait plus de monde. Plus de dehors. Plus de morale. Plus de convenances. Lé désir de lui a tout balayé. »