Tous les articles par Fabienne Vincent-Galtié - Auteure

Pensées en semi-liberté

pensée
Une pensée parmi tant d’autre.

En cette période de confinement, quelques pensées émues, amusées, reconnaissantes, ironiques ou horrifiées, en vrac, à la façon Prévert :

  • pour nos soignants bien sûr, exploités, agressés, épuisés et toujours en première ligne la fleur au stéthoscope. À épines ou non.
  • pour tous les caissiers des supermarchés qui regardent passer sans moufter des caddys aussi déraisonnablement chargés que des sherpas.
  • pour les intermittents du spectacle privés de leurs spectateurs alors que franchement on préfererait en rire de cette ambiance apocalyptique.
  • pour tous les commerçants « non alimentaires » qui se font des ampoules à force de se rouler les pouces. Les pharmacies restent ouvertes heureusement pour les sparadraps.
  • pour les entrepreneurs qui regardent fondre leurs effectifs, leur business, leurs bénéfices comme beurre au soleil.  Il n’y en aura plus pour les épinards. Et des épinards non plus certainement.
  • pour tous les chômeurs qui chôment encore plus. Seule consolation, ils se sentent moins seuls.
  • Pour les binoclards qui cassent leurs lunettes, les malentendants leurs audioprothèses. Pas de chance ! En attendant la  réouverture des opticiens et audioprothésistes, compassion accrue pour les personnes handicapées et respect de tout ce qui leur est indispensable (les trottoirs, les places de parking, les accès réservés…)
  • pour les personnes âgées, privées de visites. La distanciation, un bon prétexte pour s’abstenir, dans un premier temps, du bisou sur une joue qui pique ou sent mauvais. Mais le confinement, c’est raide. Même les prisonniers en quartier de haute sécurité ont droit à un parloir, non ?
  • pour toutes les personnes isolées qui le sont d’autant plus. Parler seul à haute voix, ça ne choque plus personne avec l’invention des oreillettes, c’est l’avantage ! Et ça peut meubler le silence.
  • pour tous les coiffeurs, barbiers, esthéticiens qui couperont, raseront, faucheront du poil quand le déconfinement arrivera. Tendinites assurées !
  • pour les parents qui jonglent entre télétravail et mômes déchainés. Les collègues, sont parfois lourdingues, mais ils ne braillent pas, eux.
  • pour les ados qui restent enfermés avec leurs vieux parents. « Les darons sur le dos toute la journée, c’est l’enfer, j’te dis pas ! », on le sait.
  • pour les couples forcés à cohabiter 7/7, 24/24. Un excellent avant-goût de la retraite. L’âge pivot à 70 ans, c’est finalement pas si idiot…
  • pour ceux qui se feront encore plus martyriser par leur conjoint parce qu’il faut qu’il (ou elle, c’est plus rare) se passe les nerfs sur quelqu’un et que le confinement c’est vraiment trop stressant. Parce que se faire cogner, ça l’est pas ?
  • pour les placards, armoires, bibliothèques, caves et jardins qui n’auront jamais été aussi bien entretenus. En période de guerre (c’est Macron qui l’a dit), on cherche à exterminer l’ennemi en principe, nous à tuer le temps. C’est plus cool.
  • pour les familles si le wifi, la playstation ou la télé a la mauvaise idée de rendre l’âme juste maintenant. Possible d’appeler le 15 dans ces cas-là ?
  • pour toutes les personnes qui étaient en train de sauter le pas (encore une expression bizarre) – déménagement, mariage, changement de boulot, opération médicale… Ils restent en l’air ou ils chutent quand le temps s’arrête ?
  • pour tous les amoureux séparés. Heureusement il y a Skype, WhatsApp, Teams, Facetime, Zoom… il y a quelques années seulement, ils auraient dû sortir du papier, un stylo, une enveloppe, un timbre, froisser trois ou quatre broullons, attendre quelques jours la réponse. Les nouvelles techno, c’est quand même pas mal.
  • pour tous les bouquins de fond de PAL qui vont enfin apercevoir la lumière. Sans cette oisiveté subie, ils s’y trouveraient encore dans dix ans. La pénurie rend moins difficile. Si on pouvait s’en souvenir longtemps…
  • pour les mendiants du métro, des gares et autres lieux habituels de passage. Plus invisibles qu’eux, tu meurs ! Sans aucune ressource aussi…
  • pour tous les migrants que les nations se repassaient comme des patates chaudes et qui sont devenus aussi invisibles que les mendiants précédents. Entre le Covid19 et le camp de réfugiés, vous choisiriez quoi, vous ? Aucun décret n’interdit de cumuler d’ailleurs.
  • pour tous ceux qui cachent l’inavouable à leur conjoint. Plus qu’une seule excuse possible pour gagner un peu de liberté : Aller acheter des clopes (ou des pâtes pour les non-fumeurs, une denrée très courrue en cette période semble-t-il), sans oublier de se munir de son attestation !
  • Pour ceux qui logent dans un dé à coudre, dans un squat, dans leur voiture, s’empilent à douze dans un deux-pièces ou dans un grand appart devenu étroit à force d’y stocker des pâtes (ne pas abuser de l’excuse précédente) et du papier toilette.  La créativité débridée qui va devoir être développée sous peine d’entretuerie ou d’overdose de psychotropes est un softskill qui pourra être valorisé après la crise.
  • pour tous les sportifs et autres agités corporels. Il va y en avoir des colonies de fourmis dans les membres ! Plutôt que d’acheter des pâtes, investissez dans un vélo d’appart ou un stepper. Ah mince, il fallait y penser avant !
  • Et à tous les autres, je souhaite la force du lion et la patience de l’anémone. Une expression asiatique parait-il. Chinoise peut-être…

    PS : Il sera intéressant d’analyser l’influence du confinement sur les taux d’infanticides, de parenticides, de féminicides, d’homicides, de conjointicides, de bellemèricides, de couplicides…, sur la courbe des addictions diverses, de consommation de psychotropes et de fréquentation des cabinets psy, de la hausse de l’obésité… De beaux sujets de mémoires, avis aux étudiants !

A la lueur des lanternes rouges

Tout juste terminé À la lueur des lanternes rouges, le roman de ma consoeur des feues éditions Abordables, Sonia Dron.

Une histoire qui se déroule de 1936 à 47, dans laquelle on découvre le quotidien des prostituées des maisons closes. Un environnement sordide décrit sans concession, avec un regard humaniste. Un livre très bien documenté, qui se lit aisément quand la répugnance des premières pages est dépassée. Et elle passe très vite tant on se laisse happer par les turpitudes de la vie de Annette, et ses espoirs aussi.

 

Rendez-vous

rencontre-banc
Fotomelia

À la radio, la voix d’Étienne Daho.

Il n’est pas de hasard,
Il est des rendez-vous,
Pas de coïncidence
Aller vers son destin,
L’amour au creux des mains…

Je pense à Marie, l’héroïne de Merci Gary*, le roman que je suis en train de corriger (encore et toujours).

Il n’est pas de hasard, il est des rencontres, pourrais-je écrire à son sujet.

* Actuellement publié sur Kobo sous le nom Merci Gary Plotter.

 

 

Les fiancés de l’hiver

les_fiances_de_lhiver
Un livre qui m’a accompagnée dans le métro, et a été malheureusement bien amoché par de la sauce échappée de mon bento-déjeuner. Mince !

Une belle découverte ce roman de Christelle Dabos, premier tome de la saga fantastique La Passe-Miroir. Très joliment écrit et plein de trouvailles, comme je les aime.

Je viens de le dévorer en quelques heures et il me semble de la trempe du 1er tome de Harry Potter. Une belle promesse, cette saga, donc, qui, je l’espère, aura le même fantastique avenir que celle du petit sorcier.

Extrait : …Deux cousins que tu as déjà rejetés ! Ils étaient moches comme des moulins à poivre et grossiers comme des pots de chambre, je te le concède, mais c’est toute la famille que tu as insultée à chaque refus. Et le pis, c’est que je me suis fait ton complice pour saboter ces accordailles. (Il soupira dans ses moustaches.) Je te connais comme si je t’avais faite. Tu es plus arrangeante qu’une commode, à jamais sortir un mot plus haut que l’autre, à jamais faire de caprices, mais dès qu’on te parle de mari, tu es pire qu’une enclume ! Et pourtant, c’est de ton âge, que le bonhomme te plaise ou non….

3 tomes à déguster, dont le dernier est sorti fin 2019, et je m’en délecte déjà. De belles heures de lecture en perspective !

Merci à ma fille Nina, qui me connait si bien, de m’avoir fait découvrir cette auteure.

 

 

 

Le libraire d’Alger

librarie
 » Da Salah » est bouquiniste depuis des décennies.
Ici, dans son échope où s’accumule des « trésors », une boutique ouverte même le vendredi au haut de la Rue Didouche Mourad Alger.
Source  »page La Kabylie ». Cette publication a été partagée par Pascal Ninot sur le groupe Facebook Auteurs, faites comme chez vous,

Un dimanche matin froid et pluvieux. J’ouvre mon ordinateur, surfe sur mes sites habituels. Sur une page Facebook, un internaute a partagé la photo ci-contre. Elle m’amuse, je la commente.

  • Bonjour monsieur, je voudrais celui qui est sous la pile du fond, s’il vous plaît ?

À peine ai-je cliqué sur Envoyez qu’une réponse suit, postée par l’auteur du partage.

D‘accord Madame, ne bougez pas c’est un très bon choix, voilà. Cet ouvrage « La chieuse qui faisait ses courses chez moi » a connu un grand succès en Europe…

Je lui adresse un émoticone Je pleure de rire, car à défaut d’en pleurer, son à-propos m’a conquise. Puis je réponds.

Merci monsieur, c’est exactement celui que je souhaitais. Je recherche également « Le libraire bordélique qui ne doit pas vendre grand-chose à d’autres que la chieuse », vous l’auriez par hasard ? Peut-être sous la pile, encore ! , au fond à droite…

Un émoticône hilare arrive aussi sec, clôturant notre échange impromptu.

La grise matinée commençait bien finalement, avec cette pincée d’humour et une idée de nouvelle.

Bise, bise, bise

bisouBise, bise, bise est le titre de ma dernière nouvelle postée sur le site Short Edition.  Elle est en lice pour la saison Hiver 2020 du Grand Prix du Court. Un prix pour le plaisir et les encouragements, rien de plus, alors lisez-la et si elle vous plaît, votez pour elle et laissez-moi un commentaire ! Bises à vous.

Nouvelle Bise, bise, bise

Peut-être devrez-vous auparavant vous inscrire sur Short Edition.

« Le voisin » à nouveau sur l’ouvrage

immeubleJ’écris toujours par morceaux, quelques lignes ou un chapitre, des plages de rédaction parfois séparés de plusieurs jours ou même semaines. Je relis les dernières pages, corrige, en écris d’autres. Laborieusement. Le plan se disloque sous ma plume, j’invente des péripéties au fur et à mesure, ajoute des personnages. Quand je parviens à la fin, tout est bancal. Je le sens bien et il me faut prendre du recul pour retravailler le texte. J’ai confié mon manuscrit Le voisin à Nicole, ma fidèle première lectrice. Elle n’a pas sa pareille pour repérer les incohérences. Grâce à ses remarques, je retravaille le texte. Voilà où j’en suis actuellement, et c’est douloureux, tellement douloureux. il me faudra certainement encore deux ou trois réécritures pour aboutir à un texte qui tienne un peu la route. Certains auteurs écrivent d’une traite, je les admire. Pour d’autres c’est plus compliqué semble-t-il.

« J’écris d’un jet, et je relis beaucoup. Comme dans le montage d’un film, tu mets toutes les scènes côte à côte et c’est l’« ours » et tu travailles à partir de ce matériel. Au début, c’est illisible, et ça me donne envie de mourir, mais après ça s’articule. Je déplace, j’inverse, cherche où commence la scène, à quel moment le plan s’essouffle…  »

Un témoignage de Virginie Despentes  (d’après une interview menée par Juliette Einhorn pour le Magazine Littéraire N°551 daté janvier 2015)-