Archives de catégorie : Humeur

 

Coup de cœur pour les subtiles aquarelles de notre hôte à Camaret-sur-mer, Claude Quintric.

affiche-vasaTrès belle expo Vasarely actuellement au Centre Georges Pompidou ! Après l’overdose des années 70-80, j’ai été ravie de redécouvrir les oeuvres de cet artistes. Elles sont pop, pleines d’énergie, vibrantes, trompe- l’oeil… Bluffantes !

 

Jeudi soir, j’ai assisté à un décrochage photos. Quand je travaillais dans la communication, j’étais une habituée des vernissages, aujourd’hui où j’oeuvre dans l’insertion professionnelle, je vais à des décrochages, il faut rester cohérent !

Un décrochage donc et c’est bien dommage, car au-delà de la plaisanterie, j’aurais aimé vous guider vers cette exposition des oeuvres photographiques d’Anna Solé. J’ai plus particulièrement adoré cette histoire qu’elle nous conte en quelques clichés,  tel une nouvelle : la femme se dévoile lentement laissant apparaître une gorge, une nuque, une épaule, un regard, une jambe… provoquant l’admiration, suscitant le désir.

Mais ceci n’est qu’une illusion, la femme idéalisée n’est qu’un mannequin en plastique !

 

J’aime bien cette idée, celle de transformer les marches d’un escalier en une pile de livres, en peignant ou collant des stickers sur les contre marches. Seulement voilà, je n’ai aucun escalier à habiller !

licornesEn traversant rapidement la chambre, elle shoota malencontreusement dans le crapaud en peluche de sa fille et l’envoya valser dans le couloir. (…) Elle ramassa la peluche et sourit. « Quelle horrible bestiole ! Maman a vraiment eu une drôle d’idée d’offrir ce crapaud à Jeanne pour sa naissance. » La peluche ayant tout d’abord terrorisé sa fille, Marie l’avait fait disparaître au fond d’une armoire. Puis, un jour, en jouant à cache-cache, Jeanne l’avait retrouvée et couverte de bisous dans l’espoir de la voir se transformer en Prince charmant, en vain évidemment. Depuis lors, il n’était plus question de lui parler de contes de fées !  Extrait de Merci Gary Plotter.

Ce matin, moi, c’est dans un couple de licornes que j’ai butté, couchées sur le flan, les pupilles décentrées, comme victimes d’un coma éthylique après une fête arrosée. Ah ces animaux magiques, intenables !

paris hiverParis à la tombée de la nuit. Cette vue hivernale, depuis mon bureau dans le 10e arrondissement, a pour moi la saveur douce et réconfortante d’un bonbon.

J’étais en train de croquer un sandwich dans une cafétéria grise et bruyante d’aire d’autoroute quand une scène a ensoleillé ma journée. Un vrai petit bonheur !

Un quadra trapu bataillait devant un distributeur automatique de boissons. Au moment où il renonçait et se tournait vers la machine voisine, un quinqua flamboyant se planta devant cette même machine et inséra une pièce dans la fente du monnayeur. « Hé ! » râla le premier, « j’étais là avant vous, ça se fait pas, ça « . Le quinqua stoppa net son activité et lui décerna un large sourire. « Je ne vous avais pas vu, je vous en prie » lui dit-il en reculant d’un pas. L’autre continuait de maugréer : « C’est pas des manières. » Le quinqua se rapprocha et, enveloppant du bras l’épaule du quadra, il l’engagea à se positionner devant le distributeur. L’autre poursuivait malgré tout sa plainte : « Parce que j’étais là avant vous ».

—Je sais, monsieur, je ne vous avais pas vu, temporisa le quinqua d’une voix claire et posée. Allez-y, servez-vous !

—La machine est bloquée, vous avez mis une pièce !

— Je vous offre bien volontiers ce café.

— Il n’en est pas question !

Le quinqua appuya sur le bouton pour libérer la pièce. L’autre inséra sa propre pièce et programma son café.

— Une pause et un café, ça fait du bien quand on conduit, assura le quinqua pendant que la boisson coulait.

— C’est vrai et il faut savoir prendre le temps. Les vacances ne font que commencer.

— Ah, vous êtes en vacances, alors profitez-en bien !

Le plus jeune récupéra son gobelet et sourit au plus âgé en lui laissant sa place devant le distributeur. Ce dernier lui rendit fort chaleureusement son sourire.

— Au revoir, Monsieur !

— Au revoir, Monsieur, bonne route !

De l’élégance pure.

 

 

 

 

drapeau occitan« J’ai pas grand-chose à te raconter, j’ai trantolé tout l’après-midi » m’a répondu ma mère l’autre jour au téléphone. Ah ce verbe, trantoler !, comment le traduire ? Trainailler, vaquer, glander… bref il s’agit de s’occuper sans réelle efficacité en patois lotois. Une table aussi peut trantoler, quand au resto il faut glisser sous un pied un bout de papier plié en quatre pour la caler. Dans ce sens là, j’ai longtemps cru ce mot compréhensible par tout un chacun – ou presque !-  tout comme perne, mascagner, décaniller ou branquignole, pour ne citer que ceux qui me viennent spontanément à l’esprit.

Vous ne connaissez pas ? Une perne est un quartier d’agrume (mais comme il n’y a pas seulement quatre quartiers par fruit, la perne est plus juste, un point pour l’Occitanie !) ; mascagner, c’est besogner sans efficacité parce qu’on n’a pas le bon outil ou la bonne technique (tout est dit en un seul mot, 2 points pour l’0ccitanie !) ; Décaniller, c’est comme un chamboule-tout, un éléphant dans un magasin de porcelaine, on fait tomber des trucs, on décanille toutes les quilles au bowling ou la boule gênante à la pétanque (dé-ca-niller, c’est clair, non ?, 3 points pour l’Occitanie !) ; Enfin, un branquignole, c’est quelqu’un qui ne fait rien de bien, une sorte de dilettante à tendance fou-fou (et un branque, c’est le même avec moins d’affection). Franchement, ce n’est chouette ça, un branquignole !, ça fait penser aux Pieds Nickelés (réservé aux plus de 50 ans) : 4 points pour l’Occitanie ! 4/4 pour le patois lotois (ou toulousain); toute exagération chauvine exclue, évidemment.

Ils sont beaux ces termes de patois, parce qu’ils chantent avec l’accent, parce qu’ils sentent les déjeuners en terrasse et qu’ils opposent des pieds de nez au bon français. Me risquerai-je un jour à en glisser quelques uns  dans un roman ? Peut-être…

 

BALLONS.JPGIl y a quelques jours une envie irrépressible de gribouiller une toile m’a attrapée par surprise.

De la légèreté, de la liberté avec des ballons, mais bien ancrés dans le sol, pour moi la terrienne. Du jaune enfin pour tenter de prolonger un été qui s’en est allé. Ou parce que cette couleur est à la mode, qui sait ? Voilà comment est né ce tableau : Ballons.

En le découvrant, ma fille s’est exclamée : « Il me fait penser à des tournesols. ». Des tournesols ? Mais bien sûr ! Et comment ne pas y voir plus qu’une coïncidence, alors que je me régale en ce moment de la lecture du roman Vincent qu’on assassine de Marianne Jaeglé, une superbe fiction, joliment écrite et fort bien documentée, sur les derniers mois de la vie de Van Gogh. Le soleil arlésien, la maison jaune, le fauteuil de bois rouge, Gauguin, les blés ondulants… et les tournesolsSIGNATURE.

Autre clin d’oeil, je signe depuis toujours mes toiles d’un nom, un seul : Vincent !

ornitho

 

La volière juste après son installation. Elle est moins colorée aujourd’hui.

Intéressante cette oeuvre d’art contemporain, vue sur le campus HEC à Jouy-en-josas (78) : Les oiseaux ou l’ornithologie des livres de Peter Wüthrich.

Cette volière emplie de livres colorés (hélas déjà passablement défraîchis),  tels des            oiseaux, y est installée depuis 2013.  Comme si les mots volaient, se reposaient, parlaient entre eux, vivaient dans le cadre défini par la volière. Je me hasarde à imaginer cette volière symbolisant un livre ou un récit peut-être, ce qui projetterait ces livres dans un livre ou leurs mots dans une histoire. Mais je m’égare certainement.

Sur Internet, il est écrit à propos de cette oeuvre :  « Barnett Newman (peintre expressionniste américain) ne disait-il pas, en substance, que la critique d’art est à l’œuvre ce que l’ornithologie est à l’oiseau ? »

J’y apprends également que « le livre constitue l’unique matériau avec lequel cet artiste suisse travaille. Il devient la matière première de ses tableaux, sculptures, photos, vidéos… Entre ses mains, le livre se transforme en papillons, en anges, ou encore en oiseaux. D’un objet inanimé, il devient un être vital doté d’une personnalité et d’un esprit uniques. Il nous parle et entre en dialogue avec l’humanité. Ne dit-on pas d’une bibliothèque qu’elle est le reflet de son propriétaire ? Un vieil adage stipule en outre que les livres et la connaissance donnent des ailes pour s’envoler ! »

Et effectivement les oeuvres de cet artiste sont multiples autour du livre.

peter-wuthrich-his-friends

Exemples :

literary smoke

ornithologie du livre

literary portraits

J’adore !