
J’aime contempler le ciel. Son bleu, plus ou moins foncé, plus ou moins gris. Rayonnant, menaçant.
Ses nuages bien dodus ou tout effilochés. Denses ou clairsemés. Ceux qui nous observent, posés, et ceux qui font la course comme des chiots joueurs.
J’aime deviner des formes. Des cumulus aux joues gonflées, aux yeux rieurs, des continents imaginaires, des îles accueillantes.
Des yeux, je peins le ciel, comme Magritte ou Ian Fisher, sur une toile imaginaire. Ou comme Klein dans un uni impeccable.
J’ai adoré lire, il y a quelques années déjà, La théorie des nuages de Stéphane Audeguy, l’histoire d’un couturier japonais qui voue un véritable culte aux nuages et y initie la jeune femme qu’il a embauchée pour l’aider à classer sa collection d’ouvrages sur le sujet.
J’aimerais, comme le héros, bénéficier d’une verrière haut perchée et contempler sans fin le ciel qui offre ses émotions. Sans pudeur ni fard.
Et vous, observez-vous souvent le ciel ?
N’ayant pas lu Souvenirs dormants, je l’avoue, j’ignore tout du contexte dans lequel Patrick Modiano a inclus ce propos. Qui n’a pas quelque chose qui cloche chez lui ? Nous sommes tous des névrosés, a minima, c’est bien connu. Alors forcément il y a des trucs de travers en chacun de nous, plus ou moins moches, plus ou moins prégnants. Des trucs avec lesquels il faut vivre et que l’on exprime comme on peut, parce que les refouler c’est pire que tout. Et la création, peu importe la forme qu’elle prend, est un bien bel exutoire qui, justement, donne à la vie une saveur dont on peut facilement se contenter.
