Archives annuelles : 2019

oeuvre-d-art-contemporain-carlo-trevisan-lettre-d-amour
Une oeuvre de Carlo Trévisan

Une lettre d’amour se garde toute une vie pas un sms, selon cet article du Figaro (quelque peu ancien toutefois).

Adrienne, l’héroïne de  la nouvelle Point à la ligne de mon recueil éponyme, aurait-elle, à 86 ans, renoué avec Constantin, son amour de jeunesse, si elle n’avait pas retrouvé ses lettres ? Impossible de le savoir…

 

 

Les arbres, c’est comme les humains, il y en a de plus fantaisistes que d’autres, des déracinés, des mal lotis qui luttent pour survivre et des nantis. C’est la vie !

Note : Les photos ne sont pas terribles, je l’admets. Avec mon téléphone, hélas, je ne sais pas en faire de belles. Mea culpa. Alors, j’ajoute (ce que je ne devrais pas) quelques explications de ce que j’ai vu : un arbre au tronc partagé en deux à la base, mais avec un beau feuillage ; un arbre tout biscornu dans une forêt de pins aux troncs rectilignes ; un arbre à la base décollée du sol, comme s’il marchait sur ses racines ; et enfin un arbre normal bien ancré dans son sol, branchu, majestueux. Et tout cela, lors d’une simple promenade.

4e-murQuand  on lit un livre et qu’on tombe sur une phrase qui nous interpelle plus que les autres, c’est comme un trèfle à quatre feuilles au milieu d’un champ, comme un sourire dans une foule pressée, comme une étoile dans un ciel sombre, comme un diamant dans une mine… Je m’arrête là.

Cette phrase porte une idée essentielle pour celui qui la lit, c’est aussi, quand on est auteur, une phrase qu’on aurait aimé avoir écrite. En quelques mots tout est dit.

Je viens de trouver une phrase aussi précieuse au tout début du roman Le quatrième mur de Sorj Chalandon.

Protège l’intelligence, s’il te plaît, a dit Sam.

Ne dis pas de bêtises, Réfléchis un peu, ça aurait eu moins de classe, non ?

 

caissonLa semaine dernière mon caisson de bureau s’est bloqué. Impossible de l’ouvrir. J’ai secoué les tiroirs. En vain. Je l’ai basculé, sans plus de résultat. Il a fallu l’intervention d’un technicien armé d’un tournevis pour venir à bout de la serrure qui s’était verrouillée elle-même.

Si je cite ici cette anecdote bien ordinaire, c’est qu’elle me fait penser à la vie. À la vie en général.

Parce que ce matin, lasse de ne plus trouver mes affaires dans le fourbi du tiroir, j’ai attaqué ma journée de travail en le rangeant. J’ai d’abord rechigné, pesté. Il m’a fallu du courage en quelque sorte pour me décider à prélever sur mon agenda chargé les minutes nécessaires. Franchement j’avais plus intéressant à faire que de m’atteler à cette tâche ingrate.

Et puis, tiroir après tiroir, j’ai remis les trombones dans leur case, les cartes de visite dans leur boîte… J’ai retrouvé des post-il en veux-tu en voilà, trois surligneurs jaunes là où il m’en manquait un la veille, la clé USB que je pensais égarée… Et ma journée a finalement très bien commencé.

La vie est ainsi, il me semble. Quand elle nous secoue, quand la serrure se ferme injustement, il faut du courage pour réagir, pour aller chercher au fond de soi les ressources nécessaires. Elle peut alors nous surprendre et nous offrir le meilleur.

Vous le savez, c’est mon credo et le fondement des histoires que j’aime à raconter. La vie est un caisson de bureau pourrait être le titre d’un prochain roman. Qu’il me reste à écrire !

livre-vitrineLe 15 juillet, Bruno Ochin, le fondateur et directeur des éditions Abordables (Léa) nous a prévenus par mail, nous les auteurs-maison, que la procédure de liquidation était lancée. Une issue malheureusement tellement prévisible… Quand on fonce dans le mur,  les yeux rivés sur son nombril, on finit par s’écraser dessus.

J’ai signé le contrat d’édition pour Point à la ligne en novembre 2016, cela fera trois ans. Quelques semaines d’exaltation, des mois de déception et le sentiment que cette aventure aussi périlleuse que vaine a commencé il y a un siècle.

Une page se tourne, comme on dit avec à-propos. Il reste à écrire les chapitres suivants.

Notre-Dame-BernadetteBroussalCette oeuvre de Bernadette Broussal, réalisée avant 2000, nous montre la cathédrale Notre-Dame avec un toit noirci. Prémonitoire disent certains.

Ce tableau fait partie de la collection Paysages urbains et industriels que Bernadette a aimablement accepté d’exposer dans l’association où je travaille.

Des toiles travaillées et retravaillées sur lesquelles l’oeil cherche les contours, devine une silhouette, une forme.

 

 

Une belle façon de nous emmener jusqu’à la fermeture estivale début août.

Le site de l’artiste, ici

 

passer-l-aspirateurBizarre de parler tâches ménagères en cette période de congés. Pourtant une phrase attrapée dans le recoin d’un magazine m’a interpellée. La tâche ménagère préférée des Français serait de passer l’aspirateur. Une de celles qui me rebutent le plus à vrai dire.

Moi, ce que j’aime, c’est préparer des légumes, les peler, les couper, ainsi que plier le linge. Franchement, oui, j’aime bien. Gestes répétitifs, quasi-immobilité, contact avec de la matière, tissu ou chair végétale. Un résultat tangible au bout, pile de linge bien ordonnée ou plat prêt à enfourner. Mon esprit se libère pendant ces travaux-là. Je pense à bien des choses, concentrée sur ma tâche. À mon roman en cours, souvent.

Au fait, tâche prend un accent circonflexe dans ce sens-là. Ma vieille institutrice de CM1 le répétait : il y a la tache colorée, légère, et la tâche qui pèse, écrasée sous son accent. Je ne l’ai jamais oublié.

 

Le-hasard-est-partout-Ben

Le hasard peut tout changer dans la vie, a écrit, sur ce blog, il y a quelque temps déjà, une amicale lectrice au sujet de Point à la ligne.

Bonsoir Fabienne, Je viens de tourner la dernière page du recueil de nouvelles que tu as écrit et je m’empresse d’écrire ce petit mot sur ton blog. Merci pour ce petit bonheur de lecture. J’ai adoré ces instants de vie de chacun des personnages avec une préférence pour l’histoire de Constantin et Adrienne. Comme quoi…des petits riens, le hasard peuvent tout changer dans la vie… Un recueil de nouvelles qui booste, qui apporte de l’espoir et donne le sourire. J’ai hâte de lire tes prochains écrits. Bonne soirée, Sandrine S.

Voilà bien le fil rouge de Point à la ligne et de Merci Gary Plotter. Dans ces deux livres, c’est les rencontres qui font avancer les héroïnes dans leurs quêtes. Rencontres avec des écrits, rencontres avec des personnes, hasard des circonstances. Tout peut arriver et j’aime à y croire.

dessin-ecrivainDécidément, M. Ochin (fondateur et directeur des Editions Abordables, auteur également), nous sommes en désaccord sur bien des points !  Je viens de lire cette phrase dans une de vos interviews : « Pour moi le terme écrivain s’emploierait pour une personne qui aurait écrit au moins quinze romans, je suis donc plutôt auteur. », et vos propos m’interpellent. Je sais, hélas, puisque vous m’avez, il y a quelque temps déjà, fait part de votre théorie, qu’il ne s’agit nullement d’une maladresse de votre part ou de celle de l’interviewer.  Alors, je m’insurge. Non ! définitivement, non !, il ne peut être question de quantité ! 

Est-ce que Muriel Barbery, l’auteure du magnifique L’élégance du hérisson, qui n’a écrit, je crois, à cette heure « que » quatre ouvrages n’est pas une talentueuse écrivaine ? Que dire d’Aurélie Valogne aux millions de lecteurs qui vient de signer son cinquième roman ? Delphine de Vigan, Elena Ferrante, Joël Dicker… et je pourrais citer bien d’autres romanciers, connus et appréciés, qui n’ont pas écrit les quinze romans requis selon vous. Ils sont écrivains, tout simplement parce que leur talent d’écriture est reconnu par des lecteurs, de très nombreux lecteurs.

Ah, le lecteur, vous avez tellement tendance à l’oublier…

Auteur ou écrivain, la question d’ailleurs n’a pas vraiment d’importance et je ne la soulève que pour dénoncer vos propos. L’essentiel n’est-il pas de se sentir « écrivain », qu’on vive de sa plume ou non ?