dédicace.JPG« Soyez zen, profitez bien de votre soirée et de vos toutes premières dédicaces ! » m’avait dit au téléphone Bruno Géni Ochin, le patron des éditions Abordables, lors de la préparation de la soirée d’avant-lancement de Point à la ligne.

En prévision, j’avais tout lu (ou presque) sur ces fameuses premières dédicaces. J’étais prévenue de l’inévitable rature, du prénom oublié de l’ami de l’ami, du manque d’inspiration, du chapardage du Mont-Blanc que l’on s’est offert pour l’occasion…

Mais ce 20 mars dernier, j’avais beau être préparée autant que possible, rien n’est allé comme prévu, évidemment, sinon ce ne serait pas la vraie vie.

D’abord je suis arrivée chez l’éditeur à la bourre la tête bien farcie après une journée de formation au contrôle de gestion. Le temps de me reprendre, j’ai ouvert mon livre, tout chaud, tout droit sorti de la presse. Normalement il aurait dû me créer un électrochoc ce livre, enfin entre mes mains après tant d’années d’attente. Eh bien, pas vraiment, les coquilles typographiques immédiatement aperçues là coincées entre les mots m’ont sauté au visage pour une première claque. J’ai refermé le livre, mais c’était pour mieux voir que la photo de couverture, celle réalisée par mon amie Lydie, était floue. Floue ! Et paf, seconde claque !

Et puis mes amis sont arrivés les uns après les autres. Tous ! Tous ceux que j’avais conviés, triés sur le volet pour qu’ils ne soient pas plus nombreux que ce que permettait l’éditeur. Quelques uns encore, d’amicaux « surnuméraires » arrivés à la dernière minute, plongèrent la pièce exiguë dans un joyeux désordre. Certains durent s’asseoir à même le sol. Les invités des trois autres auteurs, noyés dans cette masse fraternelle, devinrent invisibles.

L’éditeur m’interviewa la première. C’était prévu. Ce qui l’était moins, c’est qu’il inversa deux questions et en oublia une. Du coup, mon raisonnement tomba à l’eau. Plouf ! Je me raccrochai l’air de rien aux sourires si bienveillants de mes amis et de mon mari.

Quand enfin la présentation des auteurs s’interrompit, je me précipitai vers mes invités pour m’envelopper de leur chaleur après cette épreuve oratoire. Mais pas longtemps : la suite, c’était la séance de dédicaces. Je sortis mon stylo, celui que justement quelques amies m’avaient offert pour mes 50 ans alors que je devais être éditée incessamment sous peu… mais ça c’est une autre histoire, celle d’un fou qui se prenait pour un éditeur (j’en ai parlé dans ce blog il y a quelques mois). Mais voilà que le stylo rechigne, que la mine ne sort pas. Je tourne et retourne le capot, extrait la mine. Rien à faire, refus d’obstacle de cette bourrique de Cros.

« Bon allez, tu viens ? » Une voix m’appelait du sous-sol, là où les places avaient été attribuées aux quatre auteurs pour la séance de dédicace. Juste le temps de m’installer et mon ami Thierry me tendait son livre avec le sourire espiègle dont il sait nous gratifier  : « C’est moi le premier ! ». Durant la lecture (j’ose l’avouer) d’un extrait d’un des trois ouvrages lancés ce soir-là, j’avais imaginé quelques dédicaces dont l’une pour Thierry, mais face à la page blanche, je ne savais plus qu’écrire. Mes autres amis me pressant, la dédicace sortit de guingois et si je suis bien incapable de dire précisément ce que j’écrivis, je me souviens juste qu’il y était question de rasage et d’épilation du torse. C’est vous dire l’intelligence des propos (Thierry, puisses-tu me pardonner !).

En plus j’oubliais de signer. Si ! Au moment de signer ma deuxième dédicace, une question me traversa l’esprit :  Je signe Fabienne ou Vincent ?. Et là, fulgurance :  Mais alors je n’ai pas signé la première fois ! « Thierry ? Si quelqu’un aperçoit Thierry, dites lui de revenir, je n’ai pas signé son livre ! »

Pour quelques autres, ça se passa bien, pour certains, hélas, mal. La rature arriva que je transformai en fleur, la phrase bancale ne m’épargna pas et la faute d’orthographe se pointa l’air de rien. « fous rires », c’est bien comme ça au pluriel, non ? Mince, il faut que j’ajoute un s et le tiret j’en fais quoi ? Une fleur, mais y’a même pas la place.

Je voulais leur donner de la dédicace à tous ces amis venus me soutenir. Mais pour les derniers, devant l’ampleur des dégâts, je ne pus que me calmer. « Avec toutes mes amitiés, bises ».  « C’est tout ? Pour les autres t’as été plus loquace ». Pourtant, ni fleur, ni phrase inintelligible, ni faute… ce n’était pas rien, mais comment le dire ? J’ajoutai un smiley pour faire le compte. Un compte à petit prix, désolée.

C’était ma première séance de dédicace ce 20 mars 2017 et malgré toutes ces anicroches que mes invités m’ont déjà pardonnées, j’en suis certaine, ce fut une belle soirée grâce à eux, grâce à leur présence, leurs sourires et leur enthousiasme. Merci.

 

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