violentomètre

Le violentomètre

Retrouvé en rangeant quelques affaires sur mon bureau, ce violentomètre. Rien que le nom, ça fait peur ! Quand je l’avais découvert entre tartines et jus d’orange, la tête à peine sortie de l’oreiller, j’en avais frémi. Laissez-moi me réveiller en paix, sans me parler de toutes ces horreurs !

Mais la curiosité avait envoyé au tapis (mauvais jeu de mot sur le sujet !) ma mauvaise humeur matinale et, tout en croquant mes tartines, j’avais lu barre par barre les critères de ce mesureur de malheurs.

Rabaisse systématiquement mes opinions, se moque de moi sans arrêt, est jaloux de moi, menace de se suicider à cause de moi… des confidences parfois entendues dans la bouche de proches. Ou encore c’est moi qui me disais en fin d’un dîner houleux, mais qu’est-ce qu’il avait à dénigrer ainsi tous ses propos ?

Ni coup, ni sang, ni arme, juste des mots. Des mots qui blessent comme des poignards. La violence c’est aussi cela, une violence ordinaire et insidieuse, il faut en être conscient.

Les tartines avaient du mal à passer, l’écœurement les refoulait. Toutes ces femmes violentées, des hommes aussi certainement, qui peut-être même refusaient de l’admettre. Se montrer plus vigilante avec ses proches, ne pas hésiter à alerter, voilà ce que me rappelait ce sachet à pain un matin comme les autres.

(Merci à ma commune pour cette initiative en fin d’année dernière.)

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