Il la tenait par l’épaule. Ils étaient quasiment de la même taille. Nous étions proches, eux et moi, dans cette rame chargée de fin de journée de travail.
Elle caressait son visage tandis que son autre main était agrippée à la barre. « Ca te va bien un peu de barbe » lui dit-elle en lissant du bout des doigts les quelques poils blonds de ce visage adolescent. « Tu fais moins jeune. Ma tante m’a dit que je t’avais choisi trop jeune ». Il la regarda en souriant, ses yeux bleus pétillaient de malice. Avec son polo porté sous un bomber et sa mèche rebelle, il avait un air de Tintin. « Comment ça trop jeune ? Pourtant elle était présente à notre mariage ; je faisais pas homme dans mon costume ? » Elle le regarda avec amour.
La rame de métro ralentit. Il la serra plus fort contre lui. Leurs joues se touchèrent. Il déposa un léger baiser au coin de ses lèvres. Elle ferma les yeux un instant. Elle était aussi pâle que lui mais on devinait que sa carnation à elle devait beaucoup à un fond de teint. Ses cils étaient allongés et collés en petits paquets par une couche de mascara noir. Sa bouche était rouge carmin.Elle n’avait pas d’âge.
Je réalisai alors qu’on ne voyait pas ses cheveux, cachés sous un foulard gris fer bien ajusté sous le cou et qui retombait en cascade sur son blouson en jeans.Ils firent un pas vers la porte et quand ils quittèrent la rame je remarquai sa longue jupe noire informe qui descendait à terre masquant même ses chaussures.
Je regardai songeuse leurs silhouettes s’éloigner sur le quai, main dans la main.

Il n’y a pas que les mots pour raconter des histoires. Avec ses clichés en noir et blanc, mon amie Lydie nous révèle superbement son canal Saint-Martin, dessus et dessous.
Ce livre de Marcello Fois explore les relations entre deux jumelles. Ses propos tout en nuances et suggestions nous révèlent deux femmes tiraillées entre complicité et rivalité, tels des animaux sauvages.
ligne 5 jours sur 7. Deux femmes viennent s’asseoir à côté de moi tout en poursuivant leur conversation, une aubaine pour elles ces deux places face à face.
de, cette petite maison d’édition bordelaise, n’avait édité que 4 romans arrivés par la Poste quand le manuscrit d’Olivier Bourdeaut leur parvient. Coup de coeur. Avant parution, ils le proposent à des éditeurs étrangers. C’est un carton : avant d’être publié le livre est vendu dans huit pays, puis dix de plus… Folio achète les droits du format poche.
tiers, il faisait bon se promener et lire les plaques. Des épitaphes, des vers, des prénoms, des noms… Et parmi eux, Elixene et Ariste, des prénoms oubliés qui portent en eux une puissance littéraire attrayante.
100 ans ce 13 septembre. Dans Coups de chance et autres nouvelles, paru en France en 2009, l’auteur prodigue quelques règles à celui qui rêve d’embrasser la carrière littéraire.
« Il est fou ! » s’exclamaient mes amis à qui je confiais mes déboires avec « mon » éditeur.