Archives de catégorie : Le monde littéraire

Les Mots

Une semaine passée chez Les Mots, l’école d’écriture. Cinq après-midi pour prendre du recul sur ses écrits et s’y replonger en même temps. Neuf compagnons d’écriture et un écrivain, Sébastien Spitzer.

L’école de la rue Dante dans le 5e, à Paris.

Le plaisir de s’adonner à sa passion, la souffrance de comprendre vers quoi tendre sans en trouver les ressorts. L’écriture est une longue quête, on le sait.

« Les fausses jumelles », manuscrit relégué dans les entrailles d’un traitement de textes depuis dix ans, va bien retrouver la lumière sous les traits d’une paire de jumeaux. Tout le récit est à reprendre, tout est à reconstruire mais les personnages sont bien là, déjà.

Un autre registre

Les premières critiques qui remontent sur mon dernier roman, Le voisin du 7e, font état de surprise. Les lecteurs qui me connaissent ne s’attendaient pas à un récit érotique.

Image par Arek Socha de Pixabay

« Juste ce qu’il faut de sensuel. Et pour être tout à fait franche, je ne t’aurais pas imaginée écrire ce type d’histoire. » Marie-Claire

« Un registre bien différent de ce que tu as écrit jusque-là. Je n’en reviens pas ! » Leslie

« Vous écrivez sûrement comme vous parlez : beaucoup de débit, de fantaisie et d’enthousiasme autour de votre obsession naturelle, celle des désirs brûlants, des sentiments volatils et du paradoxe amoureux. » Etienne

Je m’en amuse, je m’en inquiète. Et me demande quelle tonalité mettre dans mon prochain roman. Ou plutôt de quelle tonalité sera fait mon prochain roman car ce n’est pas moi qui choisis, je vous l’assure. C’est le récit lui même qui prend le pouvoir.

L’auteur et ses fantasmes

La sempiternelle question : L’auteur vit-il ses fanstasmes dans ses écrits ? Les lecteurs ont tôt fait de reconnaitre les désirs, les propres expériences de l’auteur dans ce qu’il fait vivre à ses personnages. Et que cet auteur revendique haut et fort que d’une pure fiction il s’agit n’y change guère.

J’ai ainsi eu souvent à m’en défendre, et mon dernier roman (Le voisin du 7e), je le crains, ne va nullement contribuer à ce qu’on m’épargne !

Sonia Dron, une amie auteure, m’a dit répondre, quand on la renvoie à ses romans érotiques, que si Stephen King avait vécu ou seulement fantasmé tout ce qu’il fait vivre à ses héros, il serait un psychopathe.

La mise au point de Rougepolar sur son blog me parait pertinente également :

L’auteur vit-il ses fantasmes dans ses écrits

.C’est la réponse que je relaie en tout cas à tous ceux qui me voient là où je ne suis pas.

Les jumelles ?

Vais-je écrire la suite du Voisin du 7e ou me replonger dans ma toute première histoire, celle de deux jumelles ? J’hésite encore, alors j’explore.

Ce livre de David Foenkinos m’a attirée évidemment, mais la froideur du récit m’a déçue. Un regard distancié, une progression implacable pour une démonstration quasi-mathématique : la jalousie sororale (tout autant que fraternelle) peut prendre le dessus sur l’affection et conduire à l’indicible.

Et mes jumelles à moi, jusqu’où seraient-elles capables d’aller ?

Les fautes des grands auteurs

fautes

D’après cet article  » les fautes de français des grands écrivains « , Apollinaire faisait des fautes de français,

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours,
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine »

Et d’autres très grands auteurs aussi. De quoi se sentir plus légère, parce que lorsque je relis mes écrits avec un peu de recul, ou que je prends connaissance des corrections de mes bêta-lecteurs, j’ai des sueurs froides. Mais comment ai-je pu commettre des fautes aussi grossières ? Impardonnable !

Peut-être que si, alors…

Au fond du jardin

au fond du jardinFin d’après-midi Au fond du Jardin, où  Marie-Agnès Azuelos, Sonia Dron, Anne-Sophie Le Bris et Philippe Leclercq, tous auteurs des ex-éditions Abordables, avaient donné rendez-vous à leurs amis, et aux amis de leurs amis.

Dédicaces, lecture d’extraits par l’actrice Isabelle Valentin et bonne humeur au programme.

Il y fut question évidemment de notre feue maison d’édition mais surtout de projets d’écriture, de cette envie qui ne quitte aucun de nous d’écrire, de cette joie de partager des moments avec des lecteurs, et d’avenir plus largement.

Merci Marie-Agnès, Anne-Sophie, Sonia et Philippe pour ces instants précieux.

 

logo lea
Le logo Léa, anciennement Les éditions Abordables, nouvellement Les éditions Absolues. Il fallait oser !

Il y a quelques jours, j’écrivais (le phénix s’appelle Léa) , de façon quelque peu caustique il faut bien l’avouer, que les nouvelles Editions Absolues ressemblaient étrangement aux feues Éditions Abordables.

Le site qui vient d’ouvrir montre qu’il ne s’agit plus d’une simple ressemblance, encore moins d’une coïncidence, mais bien d’une continuité.

https://www.leseditionsabsolues.fr/editionmoderne

Alors je m’interroge. Comment une maison d’édition qui vient juste de faire faillite, qui est encore en cours de liquidation après avoir laissé en carafe des dizaines d’auteurs sans leur régler leurs droits, en avoir plumés un certain nombre (de là viendrait le beau plumage de ce Phénix-là ?), peut-elle renaître aussi vite ? Comment des auteurs ex-Abordables peuvent-ils d’ores et déjà se retrouver publiés chez Absolues avec les mêmes ouvrages (couvertures identiques sauf le nom de l’éditeur évidemment) alors même que nous n’avons pas encore repris les droits sur nos livres, la liquidation d’Abordables étant encore en cours ?

Ça sent le tour de passe-passe juridique derrière tout ça. À moins d’un gros coup de bluff. Dans le deux cas, il y a franchement matière à être Absolue-ment écœurée.

Actus : Trois jours après la publication de cet article, M. Ochin, fondateur des ex-éditions Abordables m’a appelée « à la demande du liquidateur judiciaire » auquel j’avais fait part de ces interrogations. Il m’a assurée de sa bonne foi, de la légalité du « rachat des actifs » par des auteurs, de son absence d’intérêt quelconque dans l’affaire et de son infortune. J’en prends note. 

 

logo lea
Le logo de LEA, feu Les Editions Abordables

Tiens donc*… Une société d’édition de livres, dénommée Les éditions absolues, a été immatriculée tout début septembre.

Sigle : LEA, Siège basé à Paris 15e.  Exactement comme les Editions Abordables en liquidation depuis juillet dernier. Comme c’est étrange. Renaîtraient-elles de leurs cendres ?

Le phénix s’appelle Léa. Ce pourrait être le titre d’un roman.

*Merci à la source qui m’a signalé cette mystérieuse coïncidence.

 

 

manuscritsAu cours de ma mini vie d’apprentie écrivain, j’ai croisé trois éditeurs. Tellement semblables, tellement différents.

Le premier, un certain « Z » est un usurpateur, ni plus ni moins. Il se rêve éditeur, se gausse d’être un lettré, de posséder la Pléiade, paraît. Il lance quelques actions, fait croire qu’il est le roi du monde et cherche à vous entraîner dans son sillage. Vite démasqué, il se cache pendant des mois au fond d’une grotte puis réapparaît quand un peu d’allant mystificateur lui revient. Il semble avoir disparu pour de bon, peut-être croqué par un ours.

La deuxième est une desesperate housewife de l’édition. Elle recherche la distraction. Des frissons, c’est encore mieux. Les plans foireux, les trucs à demi-réfléchis ne lui font pas peur, bien au contraire, tant qu’il y a des copains dans l’affaire et de la créativité en jeu.

Enfin, pour troisième, un génie (!) incompris. Il croit inventer la roue en la choisissant carrée. Mais comment les autres n’y ont pas pensé, ces idiots ! Et s’il échoue, c’est la faute à ses proches qui ne l’ont pas assez soutenu, les misérables. Imparable !

Et leurs similarités ? Parce qu’ils en ont. C’est le livre objet qui les fascine plus que le texte. L’aboutissement d’un projet qui les anime plus que le plaisir offert aux lecteurs. Et ils écrivent, tous les trois, avec plus ou moins de talents. Ils s’éditent évidemment entre deux oeuvres d’auteurs-maison. Et peut-être est-ce pour cela qu’ils sont devenus éditeurs. Certainement. Pour tenir entre leurs mains le fruit de leurs griffonnages.

lls sont ainsi ces éditeurs clopinant. De vrais personnages de fiction qui mériteraient largement qu’on les croque d’un coup de plume.  Chiche ?